Douceurs Printanières.

Il est revenu.

Comme une nouvelle promesse, le beau temps paraît vouloir nous envelopper d'une caresse reposante. De jardinerie en déchetterie on croise amis et voisins qui se redécouvrent tout à coup une parenté avec la famille Vilmorin.

Bon, c'est vrai. Si j'avais écrit cela il y quelques jours, j'aurais été un peu plus d'actualité, plus crédible.

Pourtant, il est bien agréable de lâcher un peu l'écran pour lui préférer les couleurs des champs.On se dit tout à coup que les faibles turbulences des dernières élections sont déjà oubliées. Si ce n'était l’omniprésence  NR de Bruno Belin pour rappeler qu'il ne siégera plus à  la CCPL puis qu'il en préside un dernier épisode, tout semblerait comme avant. Mais, s'agissant du nouveau président de la nouvelle Assemblée Départementale, on le  sait trop roué pour ne pas conserver une certaine autorité morale sur l'institution et prendre garde à ce que la promotion de se commune ne soit pas supplantée par celle d'une commune centre retrouvant soudainement des ambitions de leadership.

Deux conseils de communauté à 17 jours de distance (Débat d'orientations budgétaires puis vote du budget) sans que l'élection de son successeur ne soit à l'ordre du jour, un non-événement qui me déçoit.

Tout est-il tellement évident que rien ne presse ou bien y-aurait-il de sombres tractations qui peinent à aboutir?

Ma curiosité devra patienter jusqu'au mois prochain, si j'en crois l'annonce faite par Edouard Renaud.

Pour en revenir au dernier scrutin, c'est pourtant vrai qu'il ne faut pas l'oublier trop vite. Nous avons assisté à la déroute des deux partis qui se partagent l’alternance depuis des décennies. Si la Gauche, et le PS au premier chef, a particulièrement mordu la poussière, la droite sarkosiste et affiliés n'a pas de quoi se réjouir pour autant. Les uns et les autres semblent vouloir ignorer le désaveu qui leur est signifié. Ils se raccrochent comme à une bouée à des lots de consolation, le PS presque triomphant de ne pas être derrière le FN, l'UMP se poussant du col à l'énumération des départements repris et le FN continuant, méthode Coué oblige, à se prétendre le premier parti de France.

Le premier parti est en réalité celui des pêcheurs à la ligne et autres cueilleurs de champignons qui a su convaincre les déçus et les aigris de voter "absent". Notre démocratie en est à ce point: elle ne concerne plus que la moitié des citoyens. Une moitié qui peine à se motiver pour défendre des valeurs auxquelles elle persiste à croire quand ceux à qui elle en a confié la défense sont défaillants, inefficaces et désespérants. Je ne vois pas dans l'action gouvernementale la concrétisation des espoirs mis dans le changement qui était maintenant (c'est-à-dire désormais, hier), pas plus qu'en face dans un camp où continuent de s'écharper les futurs ex-prétendants à l'autorité suprême, entre anciens repris de justice et probables futurs mis en examen.Les leaders, ou ceux qui se présentent comme tels, n'ont plus de crédibilité pour nombre d'entre nous. Il n'y a désormais que des seconds couteaux pour s'installer sur le devant de la scène. Le débat s'est considérablement abaissé et l'on en viendrait rapidement à regretter la stature d'un de Gaulle, l’intelligence cultivée d'un Pompidou, la gouaille accrocheuse d'un Marchais, la force de tribun d'un Maurois, la finesse d'un Mitterrand. 

Nos mouvements politiques n'ont plus de vrais meneurs, leaders ou têtes de série.

Dans ces espaces vides, l'avenue s'est ouverte devant les extrêmes, donnant la part du lion aux factions néo-fascisantes, tant il y a peu d'actifs crédibles et actifs à gauche.

La tragi-comédie de la famille Le Pen de ces derniers jours apparaît ici comme une nouvelle manière de creuser son sillon. On ne peut s'empêcher de penser à une forme de calcul où l'ancien meneur vieillissant joue une dernière fois le rôle de l'ignoble pour provoquer une réaction de fausse vierge effarouchée chez un fille profitant de la situation pour crédibiliser la dédiabolisation de son clan.

Je ne vois que du calcul dans tout cela, du calcul malheureusement payant.

Avez-vous remarqué que Le Pen et pollen sont presque anagrammes?

Dommage que la similitude ne soit pas un peu plus grande. On pourrait rêver que, comme le pollen, certaines proximités entraînent des allergies qui seraient, ici, bien utiles.

Et la douceur printanières dans tout cela?

Il est vrai que ces rappels n'engendrent pas l'optimisme. Il faut se réfugier dans des espaces protégés, des niches de bonheur et de pureté. Une occasion était donnée hier, aux Trois Moutiers, où l'Eglise accueillait "Les Petits Écoliers Chantant de Bondy". Un moment rare d'extase musicale offert par des gamins débordant de talent, de gentillesse, de sourire et de joie de vivre. Tous, nous sommes tombés sous le charme de leurs voix et de la générosité de leur programme.

Pour ceux qui regretteraient de n'avoir pu se déplacer, il reste leur site:  http://assoc.wanadoo.fr/pecb et leur participation, le 2 mai prochain, à l'émission de P. Sébastien sur France 2.

C'est vraiment à ne pas manquer.