dimanche 21 juin 2015

Sommes-nous encore Charlie?


       
Loudun n’avait pas suscité autant d’intérêt auprès des médias nationaux depuis fort longtemps. Après les divers reportages et articles de presse, je trouvais curieux que notre quotidien locale n’aille pas au-delà du déroulement de la réunion publique. J’ai adressé, en tout début de semaine, le billet qui suit en leur demandant de bien vouloir le prendre en compte. La réponse faite : «  Nous allons consacrer un "décryptage" au dossier du centre d'asile de Loudun dans la prochaine NR Dimanche (page 2). Nous y intégrerons votre point de vue. »

            Même si l’échéance me paraissait un peu lointaine sur un tel sujet, j’ai pris mon mal en patience. Je n’ai pas été déçu. Le décryptage façon NR, c’est quelque chose.

vendredi 12 juin 2015

A l'ombre d'une étoile.

       Bien entendu, il s'agit d'une étoile de sheriff et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle de René Monory.

     Dans l'espace Culturel qui porte son nom vient de se dérouler un Conseil de Communauté d'intronisation. Bruno Belin étant parti rejoindre la capitale départementale, il convient d'élire son remplaçant ou, plus exactement, d'appliquer son codicille. Ce qui était un secret de Polichinelle est devenu une évidence. L'ancien maire de Monts-sur -Guesnes a renvoyé l'ascenseur à celui de Loudun. Je pense que ce dernier doit savourer ces succès qui s’enchaînent et dont il n'imaginait sans doute pas une telle abondance avant les municipales de 2014.

     Élu maire de Loudun autant par rejet d'E. Benas que par adhésion à son projet, Joël Dazas n'avait pas, dans la foulée,  revendiqué la présidence de la CCPL. Partageant son temps entre son travail et son mandat, il donnait l'impression de vouloir s'imprégner de ses nouvelles fonctions. Son passé de conseiller municipal, avec une courte période d'adjoint semblait lui dicter cet attentisme.  Dans la perspective très prochaine du remplacement du CG 86  par une toute nouvelle "Assemblée départementale" tout le monde savait que Bruno Belin en revendiquerait la direction et pensait qu'il confirmerait son soutien à Edouard Renaud pour lui succéder à la CCPL.

      Qui prétend encore qu'on ne fait pas de politique à l'échelon local?

      Pour apparaître comme l'homme fort du Nord-Vienne et asseoir son autorité par une élection plébiscite, Belin s'est appuyé sur Dazas. Le Maire de Monts sur Guesnes à du dire à celui de Loudun: "Aides-moi à gagner le département et je te donnerai la CCPL". Je ne prétendrai pas que l'on à créé chez nous un nouveau jeu de type "Loudun magouille" mais on est tout à fait dans le script de "Petits arrangements dans le dos de nos amis". Pierre Lantier a fort justement indiqué que "les délégués communautaires sont assez grands pour voter  seuls sans qu'on leur dicte  le bon choix'".

jeudi 11 juin 2015

Sous préfet aux champs (suite et fin).

Pour ce qui est du fromage ou du dessert, nos futurs locataires AFPA devront faire preuve de beaucoup d'astuce pour survivre avec les 11 euros et quelques centimes qui leurs seront alloués quotidiennement. Personne d'ailleurs n'a sembler regretter que, si peu aient-ils à dépenser, au moins le feront-ils localement au profit de quelques commerces. 
Ce si peu étant forcément insuffisant, on risque de les voir rapidement se présenter aux portes des associations caritatives de Loudun. Nous avons la chance ici, dans notre ville, qu'elles travaillent en bonne intelligence et se soutiennent mutuellement. Secours Populaire ou Catholique, Croix Rouge et Restos du Cœur ont appris à mieux coopérer ces dernières années dans l'intérêt de leurs bénéficiaires. Ceux-ci sont malheureusement de plus en plus nombreux sans que les moyens dont nous disposons pour les aider augmentent dans les mêmes proportions.
J'en ai fait également la remarque au Sous-Préfet, lui demandant si à l'automne prochain nous pourrions compter sur son aide pour remplir des vestiaires ou des réserves alimentaires prématurément utilisés. C'est encore une question demeurée sans réponse. Le gestion de "l'après" ne semble pas être sa préoccupation.

L'indigence risque aussi de se ressentir au niveau de l'encadrement. Ce centre sera administré par 5 personnes: 1 directeur, 1 employé pour la maintenance et 3 accompagnateurs. 1 pour 30, ce rapport a inquiété une personne du public (que j'imagine volontiers assistante sociale) qui a demandé si cela était très sérieux. La réponse de Madame Veck fut de dire que c'était la norme. 
Elle est bizarre cette norme qui ressemble à une manipulation à la calculette, ignorant l’ampleur de la tâche pour suivre une tel groupe avec toutes ces démarches à effectuer rendues plus difficile par la barrière de la langue.

Elle aurait pu durer encore bien longtemps cette réunion, tant les réponses semblaient loin des préoccupations. On revenait sans cesse sur les arguments des opposants qui se relayaient pour émettre les mêmes propos. Cela devenait nauséeux et parfaitement insupportable a point de faire dire à l'une "ce soir j'ai honte d'être Loudunaise" et à l'autre "ne pourrait-on pas penser avant que nous parlons d'êtres humains?" Vous avez eu raison, Marie-Claude et Louis, de ramener tout le monde à la réalité.

A la demande du Sous-Préfet ou du Maire, la Députée prend la parole et explique qu'un projet de loi est en cours de discussion. Elle rappelle la longueur des délais d'instructions des dossiers. Ceci n'apporte rien au débat et elle fera huer lorsqu'elle indiquera que l'immigration est économiquement un plus. Loin d'une véronique tauromachique déclenchant des "olé" d'admiration, ce fut une maladresse qui desservit son intervention. Elle aurait du argumenter et dire qu'elle avait connaissance d'une étude récemment publiée dans " Enjeu-Les Echos". Réalisée par trois économistes (H. d'Halbay, E. Boubtane et D. Coulibaly), elle porte surtout sur l'immigration familiale en insistant sur le rôle essentiel tenu par les femmes. Mais, certainement trop occupée, Madame la Députée n'a du lire que le titre.

Le Sous-Préfet commence à s'impatienter et, son maximum syndical lui semblant atteint, il est visiblement pressé de repartir. J'essaierai de lui reposer une ou deux questions tandis qu'il quitte son siège, mais en vain.

La France, Pays des Droits de l'Homme, sans doute mais à condition désormais qu'ils montrent leur papiers. Je pense que Coluche aurait pu ironiser en se gaussant de ces réfugiés qui viennent manger le pain de nos immigrés, à ces milliers de mineurs Polonais renvoyés chez eux pour cause de grande dépression après qu'il aient trimé pour les houillères. Notre mentalité n'aurait-elle pas changé en un siècle?
Je me demande ce que penseraient aujourd'hui de nous M. et Mme Gaboriau que Yad Vashem a élevés au rang de "Justes parmi les Nations": faut-il être soi-même en situation de conflit pour vouloir aider les autres? 
Je pense encore que notre ville est meilleure que cela. Elle l'a montré à l'égard de Mosellans pendant l'Occupation et notre lien avec Audun-le-Tiche en est le témoignage. 

Alors, puisque nous ne sommes pas en guerre, aidons un tout petit peu ceux qui la fuient.

Zut, j'ai encore raté le carrosse du Sous-Préfet.


















mercredi 10 juin 2015

Le Sous-Préfet aux Champs, version 2015.

Il y avait bien un sous-préfet en soirée, ce jeudi 4 juin à l'espace René Monory. Des champs, il en était également question puisqu'il s'agissait de ceux de Grillemont sur lesquels l'Etat vient de jeter son dévolu. C'est tout particulièrement la parcelle où se trouve la bâtiment depuis longtemps déserté par l'AFPA qui est l'objet de convoitises.

Je repense à Daudet, ses lettres et son moulin:"M. le sous-préfet est en tournée. Cocher devant, laquais derrière, la calèche de la sous-préfecture l’emporte majestueusement...." Je n'ai pas eu l'opportunité de le voir arriver en carrosse et ne peux juger que de l'élégance stricte de l'homme. M. Ludovic Pacaud me fait songer à tous ces jeunes cadres, forcément dynamiques, que j'ai pu croiser dans ma vie professionnelle.Tous tirés à quatre épingles et droits dans leurs certitudes. Des "bien repassés" avait-on coutume de dire en les apercevant.

Je me dis qu'à  l'époque d'Alphonse il aurait eu, lui aussi,  "son bel habit brodé, son petit claque, sa culotte collante à bandes d’argent et son épée de gala à poignée de nacre". 

La similitude s'arrête ici. Ce soir, il n'est pas question de fuite bucolique, de versification champêtre ou de débraillé dans les fougères. L'heure est à la quadrature du cercle. Il n'est pas venu pour l'inauguration du comice agricole mais pour confirmer  aux Loudunais que leur ville a été choisie pour accueillir des demandeurs d'asile.