dimanche 20 mars 2016

"Réagissez" qu'ils disent!

"Ils", ce sont nos rédacteurs de la Nouvelle République. Ils ouvrent leurs boites mails aux internautes interpellés par les articles qu'ils leur proposent. Et certaines fois, il y a de quoi. Le problème est que bien souvent les réactions ne passent pas la Rédaction.

Quand les résidents du centre ADOMA se sont quelque peu montrés pour dire qu'ils étaient sans ressource, le quotidien s'en est fait l'écho. Ne partageant pas complètement les termes de l'article, j'ai demandé que mon point de vue soit, au moins partiellement, publié. Rien de ce qui suit n'est paru.:

Il n'est de jour sans que le sort des populations déplacées au gré des guerres fratricides, des conflits religieux ou des épurations ethniques camouflées en opérations de maintien de l'ordre ne viennent s'étaler sous nos yeux de téléspectateur ou de lecteur.  

          Chaque jour montre l'impuissance de nos gouvernants occidentaux à esquisser un début de solution humainement acceptable. Chacun s'abrite (pour ce qui est de notre vieux continent) derrière les décisions d'une Europe timorée qui, même lorsqu'elle parvient à initier une voie d'espoir, ne sait s'y faire engager les états membres. On chipote sur des quotas, on se menace de frontières hermétiques, on reproche la frilosité de l'autre tout en se calfeutrant un peu plus. On  menace même de  refiler ses propres demandeurs d'asile sur l'autre berge du canal. Au milieu de tout cela, la détresse d'importation s'institutionnalise. 

          De jungle calaisienne en  centre de rétention, les malheureux survivants de ce tsunami humain sont ballottés de passeurs négriers en administration tatillonne, pauvres numéros balancés sur la loterie géante de l'asile providentiel. Dans cet imbroglio, il arrive quelquefois qu'une ébauche de solution vienne secourir quelques-uns. On pensait le vivre à Loudun avec l'ouverture d'un  ATSA (Accueil Temporaire Service d'Asile), hébergeant 90 personnes dans un foyer géré par ADOMA. La mayonnaise prenait. Beaucoup commençaient à se sentir chez eux et s'en ouvraient lors de passages dans les associations caritatives, les cours d'apprentissage de langues ou de  simples rencontres dans la rue. Après le soufflé retombé des hurleurs au loup, notre cité s'habituait à ses nouveaux voisins dont la discrétion était sans égal. On se rappelait les engagements du sous-préfet, Ludovic Pacaud, rassurant le maire et ses administrés sur le fait que l'Etat payait tout, que ces personnes, non autorisées à travailler, percevraient une allocation journalière de 11.45€ devant leur permettre de subsister.

         Contre toute attente, cette allocation n'est plus versée à un grand nombre de résidents. Depuis plusieurs mois, pour certains. L'inquiétude légitime que cela suscite se transforme en revendication auprès de la responsable locale d'ADOMA dont la capacité d'intervention  doit être ici bien faible. Chargée de leur vie quotidienne au sein du foyer, elle n'a bien sur aucune prise sur le budget de l'Etat, aucun moyen d'accélérer la régularisation de ces impayés.

             Ils n'ont pas défilé en cortège ni fait brûler de pneus. Ils ont tout simplement protesté en quittant leur logement pour passer la nuit dehors, une expérience qu'ils n'on pas eu encore le temps d'oublier et tendu un drap sur lequel quelques mots interpellent tant bien que mal les Loudunais et leur logeur sur leur situation. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une (modeste semble-t-il) intervention policière, mais au delà? Il faut souhaiter que la régularisation des paiements soit très rapide et que la sérénité revienne.  Que ce ne soit pas le prétexte à raviver les braises haineuses du racisme et du rejet qu'on avait entrevues voici bientôt un an. Souhaitons que Joël Dazas, le Maire de Loudun, obtienne au plus vite des services  concernés, le versement des sommes dues. Il reste tant à faire  pour continuer à mieux se connaitre.

              Non, vraiment, ce n'était pas utile de faire ces retentions mesquines. 

             Allez, Monsieur le Sous-Préfet: "Aidez-nous, mettez la main à la poche". 


Le jeudi 17 mars, Alain Verdin, secrétaire départemental du Front National s'emparait de l'info pour dire dans notre quotidien que nos dirigeants étaient dépassés: "voilà qu'ils se heurtent à une impasse d'avoir imposé des nouveaux locataires aux Loudunais. Dans l'espoir que Loudun ne devienne pas une deuxième jungle de Calais" il dénonce "l'attitude de ces grands moralistes qui ont préféré s'occuper d'abord des autres avant même de prêter attention aux cris des habitants de Loudun".

J'ai prêté l'oreille et n'ai rien entendu. j'ai voulu le faire savoir à la NR...qui ne m'a pas écouté.


LE FN ENTEND DES VOIX

C’était inévitable. A force de vouloir rallier Jeanne d’Arc à sa cause, le Front national est devenu comme elle et croit entendre des voix. Ce n’est plus à Domrémy mais à Loudun que cela se passe. Ce n’est plus la Pucelle mais Alain Verdin dont les oreilles résonnent, dit-il, des cris des opprimés, en l’occurrence des Loudunais. 

En réalité, ni cris, ni chuchotements ne troublent la quiétude de notre cité. Les migrants, puisque c’est eux dont il s’agit, n’ont fait qu’alerter sur des désordres administratifs les  privant de leurs maigres ressources. Leur présence ne suscite plus de clameurs. Les vociférations et invectives un temps lancées par l’éphémère collectif anti-migrants du duo Bonnet-Amseleck sont retombées comme un soufflé trop cuit. Ce que l’on entend désormais, ce sont des rires d’enfants dans les cours d’école et aires de jeux, des échanges au détour d’un cours de français, d’un entrainement de sport, d’une leçon de violon ou de l’ébauche d’un jardin. 

Le phénomène migratoire nous dépasse tous et, si l’on peut se retrouver sur l’incapacité de nos dirigeants à trouver la solution miracle, il n’est plus temps de se positionner pour ou contre, c’est bien trop tard. C’est plutôt le moment de se dire qu’ici ou là, à Loudun comme ailleurs, s’il est possible de partager le calme et la sérénité avec une poignée d’êtres humains que la détresse a conduit jusqu’à nous, il ne faut pas s’en priver. On se grandit dans la solidarité, jamais dans le rejet.

Record battu

Il y avait vraiment un  côté Speedy Gonzales chez notre maire en ce jeudi 17 mars. Est-ce parce qu'il s'agissait d'un jour inhabituel pour un Conseil Municipal et qu'il était pressé de faire ce qui aurait du l'être la veille?  Je ne sais pas, mais l'affaire a été rondement menée.
Beaucoup d'absents parmi nos élus. L'opposition n'est qu'à 50% et Thierry Perreau, arrivé tardivement, n'aura droit qu'aux miettes des délibérations.
Pas plus de citoyens non plus qu'à l'accoutumée, 5 ou 6 personnes tout au plus. Pas de veilleurs attentifs et non moins actifs, pas d' "Amis Loudunois" en quête de scoop.

mercredi 9 mars 2016

Ce n'était pas utile.

          Il n'est de jour sans que le sort des populations déplacées au gré des guerres fratricides, des conflits religieux ou des épurations ethniques camouflées en opérations de maintien de l'ordre ne viennent s'étaler sous nos yeux de téléspectateur ou de lecteur.  

          Chaque jour montre l'impuissance de nos gouvernants occidentaux à esquisser un début de solution humainement acceptable. Chacun s'abrite (pour ce qui est de notre vieux continent) derrière les décisions d'une Europe timorée qui, même lorsqu'elle parvient à initier une voie d'espoir, ne sait s'y faire engager les états membres. On chipote sur des quotas, on se menace de frontières hermétiques, on reproche la frilosité de l'autre tout en se calfeutrant un peu plus. On  menace même de  refiler ses propres demandeurs d'asile sur l'autre berge du canal. Au milieu de tout cela, la détresse d'importation s'institutionnalise. 

          De jungle calaisienne en  centre de rétention, les malheureux survivants de ce tsunami humain sont ballottés de passeurs négriers en administration tatillonne, pauvres numéros balancés sur la loterie géante de l'asile providentiel. Dans cet imbroglio, il arrive quelquefois qu'une ébauche de solution vienne secourir quelques-uns. On pensait le vivre à Loudun avec l'ouverture d'un  ATSA (Accueil Temporaire Service d'Asile), hébergeant 90 personnes dans un foyer géré par ADOMA. La mayonnaise prenait. Beaucoup commençaient à se sentir chez eux et s'en ouvraient lors de rencontres dans les associations caritatives, les cours d'apprentissage de langues ou de  simples rencontres dans la rue. Après le soufflé retombé des hurleurs au loup, notre cité s'habituait à ses nouveaux voisins dont la discrétion était sans égal. On se rappelait les engagements du sous-préfet, Ludovic Pacaud, rassurant le maire et ses administrés sur le fait que l'Etat payait tout, que ces personnes, non autorisées à travailler, percevraient une allocation journalière de 11.45€ devant leur permettre de subsister.

         Contre toute attente, cette allocation n'est plus versée à un grand nombre de résidents. Depuis plusieurs mois, pour certains. L'inquiétude légitime que cela suscite se transforme en revendication auprès de la responsable locale d'ADOMA dont la capacité d'intervention  doit être ici bien faible. Chargée de leur vie quotidienne au sein du foyer, elle n'a bien sur aucune prise sur le budget de l'Etat, aucun moyen d'accélérer la régularisation de ces impayés.

             Ils n'ont pas défilé en cortège ni fait brûler de pneus. Ils ont tout simplement protesté en quittant leur logement pour passer la nuit dehors, une expérience qu'ils n'on pas eu encore le temps d'oublier et tendu un drap sur lequel quelques mots interpellent tant bien que mal les Loudunais et leur logeur sur leur situation. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une (modeste semble-t-il) intervention policière, mais au delà? Il faut souhaiter que la régularisation des paiements soit très rapide et que la sérénité revienne.  Que ce ne soit pas le prétexte à raviver les braises haineuses du racisme et du rejet qu'on avait entrevues voici bientôt un an. Souhaitons que Joël Dazas, le Maire de Loudun, obtienne au plus vite des services  concernés, le versement des sommes dues. Il reste tant à faire  pour continuer à mieux se connaitre.

              Non, vraiment, ce n'était pas utile de faire ces retentions mesquines. 

             Allez, Monsieur le Sous-Préfet: "Aidez-nous, mettez la main à la poche".