dimanche 17 janvier 2016

TOUT VŒUX BIEN...........Heu...Tout va bien.

 

T'en veux des vœux en v'là !
    Ah, si Michel Jonasz voulait nous mettre tout cela en musique!

    C'est comme pour la chute des feuilles, celles des arbres comme celles du percepteur, c'est une question de saison. En ce début d'hiver qui n'en fini pas d'arriver, tout ce que le monde politique compte d'élus se plie à l'exercice, du sommet de l'état jusqu'au fin fond de nos rurales contrées.

lundi 11 janvier 2016

Une Porte ouverte sur le Désert.

    L'un des enjeux des dernières régionales était, bien entendu,  la survie de la partie "Poitou-Charentes", son devenir après que les Crus Bourgeois aient englouti Cognac, Pineau et autres vins du Haut Poitou, que l'ex-préfecture de région ne soit dégradée au niveau départemental, que notre académie ne soit plus qu'une ZEP de la banlieue girondine............etc.

    Pendant la campagne et les petits arrangements entre amis, on a vu et entendu les têtes de listes et leurs seconds couteaux, rivaux sur la ligne de départ puis complices pour la conquête du Graal, se battre becs et ongles pour ou contre une ligne à grande vitesse, une nationale à 3  voies de Poitiers  à Limoges, un pont à 2 ou quatre files, du soutien assuré ou non à des liaisons aériennes et j'imagine qu'en bord de mer  le développement du trafic portuaire était évoqué.
   
     Dans son édition du 17 novembre 2015, le Courrier de l'Ouest consacrait une page sur les dessertes régionales, en commentant la carte reproduite ci-contre. Le journaliste (Claude Gustin) alertait sur le risque de se retrouver avec un territoire à plusieurs vitesses. Citant les travaux des trois CESER (Conseil économique, social et environnemental) il précisait que les élus devraient "engager ou poursuivre une politique volontariste de développement des territoires les plus fragiles afin d'écarter le risque d’exclusion".

     En regardant la carte, j'observais que pour nous c'est plié depuis bien longtemps. On s'aperçoit que l'ancienne nationale 147 reliant jadis Limoges à Angers s'arrêtait désormais à Poitiers. Au-delà, seules les dessertes de Nantes et Tours semblent dignes d'intérêt. Rien vers Angers. Même notre fabuleux "Center-Parcs" paraît hors d'atteinte, sauf en parachute. Je me suis souvenu à cette occasion d'une réponse de Claude Bertaud à l'un de mes courriers où il indiquait qu'à court comme à moyen terme, aucun projet d'amélioration  de cette route n'était envisagée dans notre direction. Les moulinets d'E. Benas, dans le même temps, avec sa création d'une fugitive association d'élus devant porter la question en haut lieu avait fait long feu. Depuis, notre nouveau et fringant Président de l'Assemblée Départementale n'a guère donné d'indices sur le sujet.

        Pourquoi en parler  aujourd'hui?
     Tout simplement parce qu'en évoquant entre amis l'inauguration de la Porte du Martray (18 décembre 2015)  et le compte-rendu NR du 22, nous nous remémorions l'allocution du sous-Préfet Pacaud :"Nous venons d'inaugurer ici, la porte d'entrée du nord dans la nouvelle région" (voir la NR de ce jour). Il y a de quoi rigoler. Il est plutôt sympa, Ludovic, lorsqu'il inaugure les chrysanthèmes. Il s'informe sur l'histoire régionale et fait son érudit en donnant une ou deux citations puis trinque avec nous avant de repartir exposer son beau costume devant d'autres rubans à sectionner. Mais, se rend-t-il bien compte de la portée de certaines phrases? Poitiers réduite à jouer les utilités dans le nouveau découpage, que peut espérer notre cité qui se retrouve l'Inuit de l'APCL après n'avoir été, des décennies durant, que le Grand Nord de la Vienne.

     Dites-nous, Monsieur le sous-Préfet, sur quoi va déboucher ce monument désormais magnifiquement restauré? Quel convois d'entrepreneurs vont s'engouffrer sous sa voûte pour nous inonder de bienfaits créateurs d'emplois? Combien de projets de développement des moyens de communication vont être entrepris pour  rompre l'isolement qui nous fige sur place? Nous sommes impatients des premières apparitions.

       En fait d'apparition, tout ce que nous avons vu pour le moment est une sorte de chute d’astéroïdes qui en obstrue le passage. Quelle drôle d'idée que ces énormes pierres disposées en barrage dans le sens de la montée. Avec les pieux en plastique vert pour signaler les rochers, c'est loin d'être du meilleur effet et l'esthétique du site s'en ressent déjà. A moins que ce ne soit délibéré et que, plutôt qu'opter pour une ouverture vers le monde (et faire plaisir à Ludovic) on ait envie de se recroqueviller un peu plus sur nous-même, de se couper davantage (si c'est possible) de l'extérieur.


jeudi 7 janvier 2016

A oublier, 2015?

     -Tu as fait tes cartes de vœux cette année?
     -Non, avec le temps je m'aperçois que cela  ne sert pas  à grand chose.
     -Eh bien dis-donc, je ne te savais pas aussi pessimiste.
     -Ce n'est pas de la morosité mais de l'observation. Il y a un an, comme d'habitude, on s'est embrassés aux douze coups de minuit en se souhaitant mutuellement joie, bonheur, réussite et inévitablement bonne santé.
     -C'est quand même une bonne tradition, non?
     -Peut-être, mais quand on voit ce qu'on a vécu depuis douze mois, on se dit que tous ces souhaits, plus sincères les uns que les autres, auront été d'un rare inefficacité. C'est l'horreur et non le bonheur qui nous aura réunis au-delà de toute attente. L'année aura été trop brève pour permettre un début d'assimilation de ce qui nous a été asséné. Nous sommes encore titubant devant l'inacceptable, l'incompréhensible. Chaque jour nous apporte sa petite info complémentaire sur des enquêtes épiées par les médias sur les événements de janvier  et de novembre. On en est a nous concocter des dossiers récapitulatifs, des tables rondes pour faire le point, des analyses forcément savantes sur la montée de ces intégrismes dans notre pays et leur traduction dans des gestes absurdes, dans une barbarie démesurée.
     -On ne peut tour de même pas demander à chacun de faire une croix sur tout cela?
    -Bien sur que non. Tout comme on ne pourra jamais oublier cette année 2015. Elle restera comme une gigantesque plaie suintant pour toujours sur notre Histoire contemporaine. Elle s'ajoute, se mêle et se superpose à l'histoire de chacun d'entre nous. Quel que puisse être notre éloignement des victimes, des survivants, de leurs proches, nous conserverons la mémoire de détails intimes de nos existences fixés par le révélateur de l'horreur absolue, impensable, imposée par le pire de ce qu'a pu engendrer la folie de l'homme.
   -C'est vrai. Quelque part, on se sent tous coupables de n'avoir pu rien faire d'autre que d'être d'impuissants témoins. Comme après chaque drame, des voix s'élèvent pour crier "Plus jamais ça" puis on tend le dos en attendant la prochaine catastrophe. Mais, que faire d'autre sinon se souhaiter mutuellement  un peu plus de quiétude pour l'avenir?
     -Je n'ai pas plus de réponse que toi. Ce que je crois, c'est qu'il faut donner un peu  de temps à la douleur pour qu'elle s'atténue. Il n'est nul besoin, ainsi que je viens d'en voir l'annonce  à la télé, que des Pujadas expliquent qu'ils vont refaire l'histoire du 7 janvier 2105. S'ils savaient combien les natifs de cette date considèrent maintenant leur jour anniversaire au travers d'un drôle de prisme. Que va-t-il changer en reprenant d'anciens reportages agrémentés de nouveaux commentaires? J'ai peur qu'on manque de pudeur en faisant de cette date un fond de commerce. Ce jour-là, comme tous les '7 janvier', j'ai pris une année supplémentaire sans grande envie de la fêter. Je suis seulement devenu capricorne ascendant Charlie.
     -C'est une coïncidence malheureuse qui ne t'empêches pas de prendre encore un an de plus. Tu ferais  mieux de sortir  les bouteilles et les glaçons.
      -Çà, bien entendu on va le faire, mais sans oublier 2015 espérer que 2016 sera pour nous tous moins boulimique de scènes d'horreur et, au plus près de mon quotidien, moins friande de passages dans les cimetières où le milieu hospitalier. Il y a des moments où même l'humour ne peut plus grand chose face à ces overdoses.

      Tous mes vœux à ceux qui me font l'amitié de venir, quelquefois visiter ce blog, y compris à mes plus fidèles détracteurs car je continuerai à être pour eux une épaule sur laquelle ils pourront s'épancher sans retenue.