Nouvelle Donne - Nouvelle République........c'est pas le même combat!

     Ça y est, tu es encore en colère après ton quotidien préféré?

      Non, j'ai dépassé ce stade. Je voulais simplement faire part de l'iniquité dont ce journal et ses rédacteurs sont capables. Je pensais que, pour le bonne santé de la démocratie, les prétendants au suffrage universels devaient avoir un accès sinon égal à tout le moins partagé avec justice aux moyens de communication.

       Et alors?

      Notre mouvement n'ayant pas les mêmes facilités que d'autres, je souhaitais faire état de notre candidature sur la Vienne, rappeler ma présence sur la liste et donner quelques éléments de réflexion aux habitants de notre secteur.

      Je suppose qu'on-t-a dit non?

   C'est bien supposé et l'argumentation m'a laissé perplexe. "On ne peut pas accorder quelques lignes à un colistier lambda au risque de voir tout le monde exiger la même chose". Étonnant, comme si la NR était habituellement sensible au respect du partage de ses colonnes entre les différents courants d'idées. Je n'ai pas remarqué, ni dans le passé, ni pour ces élections Régionales, qu'elle se montrait d'une grande rigueur dans ce domaine. Côté rigueur d'ailleurs, il y a beaucoup à redire quand on voit qu'elle m'avait porté candidat sur deux listes différentes et n'aurait pas rectifié sans ma réclamation.

     Je te sens bien dépité.

     Non, mais j'ai  rédigé quelques réponses à des questions qu'ils ne me poseront jamais. Ce ne sera pas la même diffusion mais cela apportera des éclaircissements à quelques-uns.

            -Quand avez-vous adhéré à « Nouvelle Donne » ?

     J’ai rejoint ce mouvement peu après sa création, à l’occasion des élections européennes de 2014. Je ne trouvais plus dans le PS, qui m’avait exclu, les valeurs auxquelles je crois toujours. Il démontrait dans cette attitude (qu’il n’a pas eu qu’avec moi, bien entendu) qu’il n’appartenait plus à ses sympathisants, ses adhérents ni ses militants mais à une poignée de professionnels de la politique qui en avait fait un outil au service de leur besoins et ambitions personnelles. En ce sens, Nouvelle Donne m’apparaissait plus proche de mes aspirations.

          -C’est-à-dire?

     Ici, les valeurs passent avant le dogme, l’individu avant l‘appareil. Le mot « Démocratie » retrouve son véritable sens. L’égalité entre tous, par exemple, se manifeste dans la constitution de notre liste par un tirage au sort des candidats parmi ceux qui se sont proposés. Le sérieux de l’engagement est garanti par l’impossibilité de cumuler. Aucun de nos colistiers n’est actuellement détenteur d’un autre mandat électif. Au-delà de l’arrivée au Conseil Régional la demande de Nouvelle Donne est que le salaire des élus soit fonction du travail réellement accompli.

            -Sur le Loudunais, ce mouvement n’est pas connu. Qu’attendez-vous de ce scrutin ?

     Dire que N.D. comprend beaucoup de  jeunes ou nouveaux en politique et, si je ne suis pas le meilleur exemple, il est réconfortant d’appuyer et mieux faire connaître une action lancée par des personnalités comme Pierre Larroutourou, Christiane Hessel, Bruno Gaccio, Patrick Pelloux et bien d’autres. « C’est à nous, les citoyens, de dire dans quelle société nous voulons vivre », disait Stéphane Hessel. C’est donc l’occasion de dire « assez » aux partis traditionnels qui ont montré leurs limites et leurs dépendances sans pour autant tomber dans la démagogie frontiste où de se réfugier dans la tranquille indifférence de l’abstention. Rapporté à notre territoire, c’est exiger qu’il ne soit plus considéré comme le bout du monde régional et ce sera le cas si nous avons des élus (quels qu’ils soient) à la future assemblée.

            -Tout cela ne constitue pas un programme ?

     Effectivement, mais il faudrait pouvoir disposer, comme d’autres, des pages entières pour développer nos propositions. Elles sont détaillées sur « Nouvelle Donne ALPC.fr » ou « Nouvelle Donne GSO.fr » tant pour la nouvelle démocratie que nous prônons qu’en ce qui concerne nos idées sur l’économie durable et équitable, l‘aménagement du territoire ou l’ouverture à l’International. Comment admettre, par exemple, qu’on ait pu dégager sans problème 1000 milliards pour contenir la surchauffe bancaire et qu’on peine à trouver le premier pour lutter contre le réchauffement climatique ?

            -Vous parliez de professionnels de la politique   en évoquant d’autres partis. Les mettez-vous tous au même rang ?

     J’y serais tenté tant le militantisme me semble absent de cette campagne où l’on voit essentiellement  les ténors occuper tout l’espace, se marquer à la culotte tout en s’affolant de la montée du FN. Etre militant a toujours été pour moi participer à toutes les étapes de la vie d’un mouvement. A l’occasion de ce scrutin j’ai fait, comme par le passé, le tour de notre circonscription pour apposer nos  affiches sur les panneaux officiels sans rencontrer nos concurrents. J’ai remarqué que du PS et EELV au LR  et à Debout la France jusqu’au FN, c’était un afficheur professionnel qui faisait le travail. Même pour Le Front de Gauche et Lutte Ouvrière. J’ai pensé qu’ils avaient surement du se concerter pour négocier ensemble le meilleur prix. Curieuse promiscuité et démonstration que l’action politique est assimilée à l’entreprise.

            -C'est un peu simpliste comme démonstration, non?

     Vraiment pas. On peut même pousser la démonstration plus loin, tant par l'observation des affiches que la lecture de la "Nouvelle République". Avez-vous remarqué que toutes les affiches (sauf chez Nouvelle-Donne) mettent en avant une seule personne: la tête de liste Régionale. V. Calmels, F. Coutant, A. Rousset ou J. Colombier, par exemple, ont droit à leur tête en pleine page. Parfois, quand le leader n'est pas certain de son aura, il est accompagné du leader national , comme  chez Dupont-Aignan. On n'est plus dans une campagne pour faire élire les représentants d'une nouvelle assemblée mais comme dans une mini-présidentielle pour choisir un potentat local. De la représentation populaire on passe au culte de la personnalité. On a l'impression qu'ils nous disent: "Votez surtout pour moi, les autres ne sont là que pour me faire mousser".

     Dans les pages de notre quotidien (je dis "notre" parce qu'on n'a pas d'autre choix), pas un jour sans une page sur les pérégrinations de ceux qui font le plus de bruit. Rousset a Futuroscope, Calmels à la ferme puis le lendemain à Eurodisney. On a eu les deux ensemble chez les patrons et j'en oublie tant d'autres. C'est un peu comme les aventures de "Martine" (à l'école, à la ferme, en bateau....etc) déclinées à toutes les sauces avec quelques intrusions des "Aventures du Club des Cinq" quand on passe à leur  présence sur le Net.

            -En conclusion et sur le plan personnel, quel est votre pronostic ?

     Il ne faut jamais en faire pour une élection. Le seul risque étant d’avoir une déception plus importante que prévue. Mon premier souhait est que les Loudunais comme tous les électeurs soient nombreux  se déplacer jusqu’à isoloir. Au-delà, je sais que certains m’ont manifesté sympathie et confiance lors des cantonales de 2011 ou au premier tour des législatives de 2012. Il sera donc intéressant de voir si une partie de ce capital est transposable d’un nom à une liste où si l’appel des sirènes nationales le supplantera.