lundi 23 novembre 2015

Tout en pensant aux autres.

     Les images d'horreur nous poursuivent depuis ce vendredi 13 si mal nommé. Les redites en boucle sur toutes les chaines d 'info, audio ou télévisuelle, forment un chapelet de détails insupportables nous meurtrissant au plus profond de notre être. L'intensité du massacre et sa proximité font que chacun de nous se sent proche parent, proche voisin des victimes. Les discours des experts et spécialistes de tous poils qui se passent et repassent les micros, le plus souvent pour ne pas dire grand chose d'utile, font écho aux rappels permanents des journalistes proposant retours en arrière ou résumés des opérations comme si l'onde de choc que nous venons d'encaisser n'était pas suffisante pour stimuler notre mémoire.
     En janvier dernier, il y a moins d'un an, nous avions cru toucher le fond. Le pire était à venir et on se demande avec angoisse s'il est derrière nous. Notre compassion envers les victimes et leurs proches se double de cette interrogation: "Demain, à qui le tour, à quel endroit?".
      En une nuit, Paris est redevenue la capitale d'un monde meurtri. L'impensable atteinte à ce berceau des Droits de l'Homme a bien eut lieu. D'une seul coup, l'impuissance de notre monde occidental devant la barbarie, son incapacité à juguler, à maintenir au loin cet obscurantisme assassin nous révolte. Mais, encore plus loin de nous, cette même folie meurtrière est quasi quotidienne sans ruée de photographes amateurs et voyeurs, avides de troquer leurs images contre quelques euros, sans une forêt internationale de caméras, sans décryptage de la situation par nos fameux experts.
     La veille du jour tragique, le jeudi 12, à Beyrouth, une double explosion kamikaze tuait 43 personnes et en blessait 230. Au Nigeria, le 17, 15 morts et 50 blessés. Le 18, dans ce même pays, 32 morts......Les kamikazes seraient ici des enfants d'une dizaine d'années.
     Loin de nous, les horreurs se sont banalisées. Les peuples massacrés, les survivants noyés semblent être ramenés au niveau des statistiques. Ce type d’événements est entré dans le lot des informations quotidiennes, données rapidement, parfois trois lignes en style télégraphiques, au bas d'une page.Et puis, soudainement, le lointain nous assaille. Le Mali devient le département voisin, Bamako banlieue  de Saint-Denis. L'internationale médiatique s'y déploie, s'y démultiplie avant de revenir en hâte chez nos amis Belges subitement menacés de la gangrène barbare. Cela devient trop. Nos intellects, nos sensibilités, nos aptitudes à supporter l'inimaginable manquent d'estomac pour tout assimiler. C'est qu'ici les victimes avérées ou potentielles ont des noms, de visages, des histoires qu'on nous rapporte, des témoignages qu'elles nous livrent.
     Il n'est d'autre choix que de soutenir nos dirigeants et leur action dans ce combat qui s'enfle et s'intensifie. Il n'est d'autre justice que de se soutenir et de porter ensemble le deuil de toutes ces familles déchirées par la douleur. Mais, s'il est difficile, lorsqu'on est pris au milieu d'une tempête, de se préoccuper d'ouragans s'abattant sous d'autres cieux, ne pas pour autant oublier les autres victimes, celles dont nous n'entendrons jamais parler, qui vivent dans ces contrées où notre soif de conquête nous a conduit jadis, donnant par là même naissance à cette hydre qui s'est démultipliée jusqu'à nous revenir.






7 commentaires:

  1. Merci de fournir le décodeur avec votre texte. Les Amis Loudunois

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    1. Assurément, les "Amis Loudunois" n'entendent que le vieil françois.

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  2. slt les terriens du loudunais.

    Soyons surs que nos politiques surferont bientôt sur la vague de l'horreur, que les pouvoirs en profiteront pour passer quelques lois abusives, mais bon si c'est le prix pour une paix durable qu'il en soit ainsi.

    Je me pose cette question: l'homme évolue-t-il vraiment?

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    1. J'ai longtemps cru également que l'homme évoluait croyant, à la lecture de Bergson que cette évolution était "créatrice" et donc bonifiante. Je suis désormais enclin à dire qu'il convient mieux de parler de mutation et que les progrès de l'intellect peuvent correspondre à une régression de l'esprit.

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  3. John snow se parle t'il à lui même ? auquel cas il n'a pas besoin de ce blog pour nous étaler ses états d'âme !! quand au Président ! ça fait longtemps qu'on a tous compris qu'il n'avait aucune gène pour profiter des horreurs de l'actualité , dont il est , en grande partie responsable depuis qu'il a allumé le feu en Syrie , pour tenter de se pousser du col et remonter dans les sacro saints sondages !!

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  4. Mr Fortin , vous faites une faute d'accord qui va énerver votre nouvelle amie , Mme Poisson , en effet , même en vieux François , on ne dit pas le vieil françois mais ... le vieux François !

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    1. J'espère que Marie-Christine ne m'en punira pas de trois heures de colle et vous remercie de votre précision.

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