On en "vœux" encore.

     

  C'est la rafale de chaque début d'année.

       Du moins, celle-ci est-elle pacifique. Nul besoin d'arme à feu pour tirer.........les rois. Et les prétendants sont toujours aussi nombreux. Après l’Épiphanie célébrée en famille, la succession de vœux offerte par les élus et collectivités de tous bords, réunis les populations autour de leurs édiles pour s'entendre dire de quoi demain sera fait et ce, la plupart du temps, autour d'une galette.

       On associe donc messages d'espoirs et arrivée du Paris-Dakar (non, je me trompe, c'est l'arrivée des Rois Mages). C'est étonnant comme le temps a mêlé croyance et paganisme autour de de cette période. On s'arqueboute sur une religion pour pérenniser l'ancienne vénération de Saturne dans laquelle on peut même trouver l'origine des cadeaux qui se font à Noël.

       Les Saturnales ont marqué le calendrier de façon curieusement indélébile. Supplantées par l'ancrage du Christianisme, elles se noient dans d'autres traditions comme la "Fête des Fous", au Moyen-Âge,  reprenant le rite romain consistant dans l'inversion les rôles le temps d'une fête: l'esclave était maître, le condamné à mort, roi (ce qui n'empêchait pas son exécution ultérieurement)et  le soldat, général. Cette nouvelle version, quelques siècles plus tard, voyait des ecclésiastiques désigner entre eux un évêque voire un pape provisoire. Finalement, c'était se retrouver dans la Parabole des Ouvriers de la 11ème heure: "Les premiers seront les derniers". Comment ne pas être mécréant devant une telle confusion.

       On aurait souhaité un tel cheminement intellectuel chez les fous furieux de la semaine passée, qu'ils se disent "il y a tant d'options qu'il n'y a sans doute  rien" plutôt que de se prendre pour le bras armé d'un hypothétique barbu tout puissant. 

        Avez-vous remarqué, d'ailleurs, que tous les dieux sont barbus?  

       

       Telle une ritournelle bien apprise, la chanson nous revient. C'est un peu la suite de l'inusable "Petit papa Noël" qui vient tout juste d’être remisée: "je te souhaite, tu me souhaites, nous vous souhaitons..." à tous les temps et à tous les modes.

       A l'échelon de nos collectivités locales, cela donne l'occasion au premier magistrat de préciser son action, bilan comme projets. Joël Dazas vient de se plier à l'exercice pour la première fois, de façon très structurée, dans un discours construit avec méticulosité.On le sentait au plus près de son quotidien d'élu, même si des réserves sont à émettre sur le contenu.C'est d'ailleurs ce qui tranchait avec les allocutions qui suivaient, du Président de la CCPL au sénateur ancien premier Ministre. On a beaucoup entendu parler d'unité, avec l'impact prochain des redécoupages territoriaux et des élections qui vont avec. Il y avait comme de l'écho.: "Soyons unis".......mais derrière moi. 

       L'unité ne semble pas être ici de gauche. Au-delà de la présence de Bruno Belin, celles d'Olivier Chartier, de Véronique Abelin ou de Jean-Pierre Raffarin indiquaient bien là où se situe notre nouvelle équipe municipale sans étiquette. On n'a pas entendu dire que le Président du Conseil Régional et ancien référent pour notre territoire aurait été invité, pas plus que Cyril Cibert, vice-président du même conseil. 

On n'a pas bien compris le sens de l'intervention de P. Lantier, suppléant de la députée excusée, se plaignant de ne pas pouvoir s'exprimer partout comme il le souhaitait avant de tenter quelques mots sur le calamiteux passé récent puis de donner l'agenda de Véronique Massonneau (les Loudunais en sont-ils tant friands?).

        Raffarin est toujours égal à  lui-même et croit toujours indispensable de s'exprimer comme devant un parterre de bouseux. "Boune année!". Après avoir éructé ces deux mots, allait-il nous remettre la couche habituelle de sa description bucolique du paysage loudunais avec sa tuffe blanche éclatante de lumière et ses toits d'ardoise brillants sous le soleil? Non, on était dans un autre registre. Il lui fallait insister sur le fait qu'il faisait pour nous l'aller-retour depuis le Sénat. Quelle abnégation! Comment ne pas s'en souvenir ultérieurement, au hasard d'une prochaine campagne. On ne prend jamais assez conscience du dévouement de ces hommes politiques qui n'hésitent pas à passer des dizaines d'années à durement trimer au Palais du Luxembourg dans l'inconfort et la précarité pour le bien des populaces rurales inconscientes des sacrifices consentis. Allez, on a compris depuis bien longtemps qu'on lui devra à jamais le "Center Parcs" en voie d'achèvement et qui sera, dans sa carrière, le pendant de ce que le "Futuroscope" fut pour celle de René Monory. Les suites sur le rôle et l'importance de Loudun, cité phare du pays éponyme, se voulaient doctes et n'étaient que lénifiantes. Des idées générales auxquelles il s'abstenait d'adosser des projets et encore moins des moyens.

       L'intervention d'Olivier Chartier, inattendu en ces lieux et celle du sous-préfet avaient des allures de redites.

       De l'allocution du maire, on retiendra une sorte de "Discours de la méthode" très appliqué. Ce qu'on a fait, ce que l'on va faire. C'est là qu'on en veut encore, en oubliant le jeu de mot du titre.
        La zone industrielle, pardon: "Le Viennopôle" va être pourvu de la fibre optique. C'est bien. Après des panneaux tout neufs, des transmissions d'avant-garde. Mais pas un mot sur le développement du tissu industriel. On se réjouit à juste titre des performances de certaines de nos entreprises locales mais où sont les nouvelles? Je n'ose plus évoquer le bilan du plan de revitalisation "Vivendi-Géris". On ne sait rien des résultats obtenus par les cabinets "Katalyse" et "Acsan" qui devaient aider au développement de l'existant et contribuer à de nouvelles arrivées. Je devrais pouvoir retrouver dans mes archives à quel prix ces cabinets ont été recrutés mais quant à savoir ce qu'ont donné leurs élucubrations, c'est une autre histoire.

       On va s'occuper du centre ville: encore?
       Tout le mandat précédent avait été émaillé de cette "redynamisation". A coups de FISAC, de "Manager de centre ville", de collaboration Municipalité-FAE, les boutiques vides devaient être mises en valeur, des implantations se succéder, des clients revenir. Après 6 ans de "tourne en rond" on s'attaque de nouveau au même sujet avec le concours, cette fois-ci, de l'Etablissement Public Foncier. Mais attention: "un projet qui se déroule, bien sur, à long terme, nous partons sur 5 années mais nous ajustons au fur et à  mesure" selon la NR du 12 janvier. Encore un ou deux mandats, sans doute, pour voir du neuf ou avoir oublié.
        Il y a un rapprochement curieux à faire dans ce domaine de l' activité commerciale à Loudun qui m'a été soufflé par mes voisins de galette lors de cette soirée. Trois pôles sont concernés par ce secteur. Les commerçants sédentaires, les non sédentaires et  la zone commerciale. Est-il logique ou seulement admissible que les forains imposent leurs desiderata et qu'on y souscrive, que CAREO ne respecte pas ses engagements initiaux en ce qui concerne tant les surfaces de vente que les activités recherchées sans qu'on s'en inquiète et lui refuse? Est-ce à dire  que ce sont ceux qui viennent de l'extérieur qui font leur loi? Il y a sans doute beaucoup à méditer sur cette situation et nos voisins commerçants n'y manquent pas.

        D'autre thèmes ou sujets furent également évoqués plus ou moins rapidement. Je regrette, par exemple, de ne pas en avoir entendu plus sur la très belle réussite de la "Mutuelle Solidaire"  bâtie par le CCAS et déjà plébiscitée par plus de cent familles  Loudunaises.

        C'est évident. Il nous faudra d’autres précisions sur ce bel inventaire. On en veut plus parce que, pour l'instant, nous n'avons pas grand'chose.