dimanche 17 janvier 2016

TOUT VŒUX BIEN...........Heu...Tout va bien.

 

T'en veux des vœux en v'là !
    Ah, si Michel Jonasz voulait nous mettre tout cela en musique!

    C'est comme pour la chute des feuilles, celles des arbres comme celles du percepteur, c'est une question de saison. En ce début d'hiver qui n'en fini pas d'arriver, tout ce que le monde politique compte d'élus se plie à l'exercice, du sommet de l'état jusqu'au fin fond de nos rurales contrées.
   C'était jeudi soir, à l'Espace Culturel René Monory. Joël Dazas, le maire de Loudun, conviait ses concitoyens à recevoir les siens. Pour la galette et le vin d'honneur autant que pour les discours, il y a toujours du monde à  cette occasion. Du monde, dans le public et du (normalement) beau linge derrière le micro.  Peut-on dire sans malice que ce beau monde entourant notre édile sans étiquette était essentiellement de droite? De Véronique Abelin à Philippe Rabit en passant par Bruno Belin, la diversité de l'échiquier politique régional n'était guère représentée. Je n'ai pas entendu dire que J.F Macaire ou C. Cibert, invités, étaient excusés. Mais ce n'est pas bien grave. Un trois quart de conseil municipal complétait la troupe et, perdu devant cet aéropage, un seul élu du conseil municipal des enfants semblant se demander ce qu'il faisait ici (on a reparlera de ce C.M.E.). Il faudra s'en consoler. Nous n'avons pas eu cette fois un Jean-Pierre Raffarin venant s'émouvoir de la blancheur de la tuffe et du brillant des ardoises. Mais, il est vrai qu'en 2016, aucune échéance électorale n'impose de se rappeler au bon souvenir des électeurs de ce lointain nord du département.

     Le maire a ouvert le feu en nous lisant le discours d'usage. Placide et bon enfant, on le sentait tout à fait à l'aise pour vanter les mérites de son équipe municipale, nous rappeler les actions accomplies, les projets qui n'allaient pas tarder à sortir de terre et ceux qu'il avait sous le coude. Rien de bien nouveau. On s'attarde sur la rénovation urbaine, le sauvetage du patrimoine, la richesse de la vie associative avec, reconnaissons-le, un accent particulier envers le CCAS et les associations caritatives. Il est vrai que ces dernières sont très sollicitées. Ce n'est pas un signe de prospérité de la cité. Côté emploi, arrivées d'entreprises, création  de nouvelles activités, pas de scoop. On est même d'une pudeur de rosière sur le Viennopôle, cet outil indispensable à l'essor de notre économie locale. Les annonces concernent de nouveaux lotissements confiés à Habitat 86 (ou de la Vienne) car il y a de la demande, mais on ne sait pas si les dernières parcelles à vendre sur celui de la route de Mazeau ont trouvé preneur (en réalité, on sait très bien  que personne n'en veut).

     Pour le centre ville, on va voir ce qu'on va voir. Il me semble que l'an passé, on avait déjà évoqué le sujet en se félicitant de l'ouverture de nouvelles enseignes. Cette année, on aurait pu faire l'inventaire des rideaux qui se ferment définitivement, mais cela aurait sapé le moral des troupes. On nous apprend le lancement d'une nouvelle opération FISAC et l'arrivée prochaine d'un nouveau manager de centre ville qui devrait travailler temps plein en lien avec la FAE. Je suis impatient de voir s'il sera plus efficace que celle qui l'avait précédé à ce poste et dont les résultats ne m'ont jamais convaincu (et je ne suis pas le seul). Nos athlètes devraient prochainement retrouver une piste sur laquelle courir sans se prendre les pieds dans le tapis.

     Je ne sais pas pourquoi, mais tout ceci me parvient avec une sensation de flou, de  diffus, de "pour plus tard". Comme si l'imagination n'était pas au rendez-vous. Il y a un manque de spontanéité, de folie innovatrice, d’enthousiasme. A la suite du maire, le président de l'assemblée départementale intervient. Le ton est plus nerveux, plus incisif. En quelques mots il rappelle l’action de l'assemblée qu’il préside. Forcément, elle soutient l'action du maire, ses projets et ses engagements. En aura-t-elle les moyens?  Une allusion à l'ex nationale 147 pour parler d'aménagements avec créneaux de dépassements et autres secteurs améliorés mais sans jamais dire qu'il s'agissait du tronçon Poitiers-Loudun. Sans doute un oubli dans l'élan du discours.

     Ce fut ensuite le tour des deux derniers orateurs, le sous-Préfet et le suppléant de la député mais j'avoue ne plus me souvenir dans quel ordre ils sont intervenus. Pour celui qui est, désormais mon ami Ludovic, je veux dire Monsieur le sous-Préfet, j'ai eu le sentiment d'entendre des redites sur son appréciation de la situation Loudunaise. Représentant les services de l'Etat, il conforte le maire de Loudun en réaffirmant son infaillible soutien (il faudra s'en souvenir). Il s'attarde longuement à préciser que Loudun est une ville qui doit avoir sa place dans la nouvelle grande région qui vient de voir le jour. On a le sentiment qu'il est conscient que nous allons devenir encore moins visibles sur les cartes et qu'il cherche à nous persuader du contraire.

     Pierre Lantier, dans son rôle assumé de remplaçant d'inaugurations, prend la parole pour expliquer que la députée est en séance à l'Assemblée Nationale (n'est-ce-pas son devoir?) et qu'elle risque d'y passer une grande partie de la soirée voire de la nuit (quelle importance?). Il  enchaîne sur la lecture un peu difficile d'un texte faisant essentiellement référence aux événements tragiques de 2015. On ne comprend pas très bien, on a l'impression qu'il s'est trompé de cérémonie.

     Bon, c'est fini pour les parlotes. On passe aux choses sérieuses et les tables garnies de galettes et de verres aux boissons colorées sont prises d'assaut. C'est le retour aux traditionnelles embrassades ponctuées d'un "tiens, je ne t'avais encore pas vu. Bonne année". C'est aussi le moment d'échanger avec d'autres sur les appréciations des discours entendus, des inquiétudes-malheureusement- pour l'avenir, du regret d'un manque d'enthousiasme, d'imagination,  je dirais même d'innocence juvénile chez nos élus. On a l'impression de vivre une situation bien établie, bien calée, bien statique, bien engluée dans l'immobilisme.

                                                  MEILLEURS VŒUX















1 commentaire:

  1. Excellente analyse de la soirée "Bon Voeux " de notre Maire à ses Administrés !
    L'absence de M Raffarin qui ne nous fréquente que lorsqu'un enjeu électoral est en vue , n'est qu'un épiphénomène !
    le balancement de certains Membres de la FAE dans une nouvelle mouture du Comité des Fêtes de la Ville en ayant fait la preuve de leur piètre compétence , en a surpris plus d'un ,au vu le la déliquescence de notre malheureux Centre Ville !
    Enfin bon! les mines réjouies qui accompagnent la dégustation de la Galette et de moult boissons accompagnatrices, ne peuvent pas nous cacher le profond désarois qui nous assaille dès la sortie de l'Espace Monoury en nous plongeant dans la froidure de la nuit hivernale ...!!

    RépondreSupprimer