La
justice vient de condamner des faits de proxénétisme qui se sont déroulés au
foyer ADOMA de Loudun, lieu d’hébergement de demandeurs d’asile.
Ce délit est
sanctionnable pénalement, ce qui ne surprendra personne. Dans l’exemple qui
vient d’être rappelé, c’est la manière dont il a été porté à la connaissance
des autorités qui interpelle. Il aurait
été signalé à la préfecture par des « bénévoles des restos du cœur ».
La lecture de ce détail dans la Nouvelle
République du mardi 6 juin a surpris et
choqué les responsables et tous les bénévoles du centre des restos de Loudun.
Un
rapide tour d’horizon auprès des membres de l’équipe a permis de comprendre que
cette délation venait de deux éphémères membres de l’association ayant choisi,
au mépris de la charte qu’ils avaient signée, de ne s’intéresser qu’à cette
catégorie de bénéficiaires:" les résidents du foyer ADOMA", leur aptitude à leur
servir de chauffeurs-livreurs dans des
conditions de sécurité et de respect du code de la route très contestables
leurs ayant valu le sobriquet de « taxi-brousse ».
Très rapidement
écartés du fonctionnement du centre de Loudun, ils n’en ont pas moins continué
d’exercer leurs prestations auprès du foyer ADOMA, ce qui reste leur droit le
plus élémentaire, en y passant le plus clair de leur temps de loisir.
Ce qui est choquant, c’est
qu’ils se soient manifestés auprès des autorités en tant que bénévoles des
restos, comme si cette implication était gage de sérieux ou d’authenticité. Faut-il rappeler que
l’activité de l’association créée par Coluche est avant tout d’apporter une
aide alimentaire au plus démunis, que cette aide s’exerce dans un cadre très
précisément défini et qu’elle s’arrête aux portes de nos centres. Nul regard,
aucune opinion, aucun jugement ne doit être porté sur ce qui se passe au-delà.
Le bénévole qui souhaite faire plus ou différemment le fera en son nom propre,
en tant que citoyen ou contribuable mais jamais en tant qu’héritier de
Coluche.
Ce qui encore plus choquant,
c’est que ni la police, ni la justice qui se sont appuyées sur ces dénonciations
n’aient jugé utile de contacter les responsables locaux ou départementaux des
restos du cœur pour en avoir confirmation.
Ce qui est détestable dans
ce qui vient de se passer est que ceci va desservir à la fois la cause des
demandeurs d’asile et l’action de tous ceux qui s’impliquent dans les
associations caritatives, donnant du grain à moudre aux détracteurs de tous
poils que l’on vit, naguère, grimper aux
rideaux dans notre pays Loudunais qui
n’en demandait pas tant. C’est faire peu de cas des heures, des journées, des
semaines consacrés par nos bénévoles à travailler dans la plus grande
discrétion, gage de la plus grande efficacité à pallier les lacunes de notre société
de surconsommation. Nous nous efforçons d’agir dans le cadre de relations
courtoises et amicales avec l’ensemble de nos bénéficiaires d’où qu’ils
viennent et avons, semaine après semaine, confirmation que nous y parvenons.
Lorsque nous nous croisons, en dehors des distributions, les saluts de la main,
les sourires de sympathie, les quelques paroles échangées constituent notre
seule récompense. Nous y tenons et souhaitons que des années d’efforts
ininterrompus ne soient pas ternies par l’attitude de deux irresponsables.
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