vendredi 12 décembre 2014

Manager? Quel beau métier!

-Rien que le mot te suscites un avant-goût de détermination, d'enthousiasme et de de professionnalisme qui semble exclure l'échec. On l'a piqué chez les Anglais ou les Américains ce mot-là, au cœur du monde ultra-libéral et on l'a fait digérer au Petit Larousse depuis au moins 30 ans.

-Pour moi, un manager, il s'occupe de clubs de sport, éventuellement d'acteurs ou autres vedettes du show-bizz, non?

-Plus uniquement. En réalité, je crois qu'un jour on s'est aperçu que les mots de patron, directeur ou chef de service n’entraînaient plus le même dévouement servile et effréné chez les subalternes.Ils commençaient sérieusement à sentir le réchauffé et le suranné.On s'est empressé d'utiliser ce nouveau vocable, créer cette nouvelle fonction pour doper les énergies.

-C'est un vrai métier ? Il y a des écoles pour cela?

-Formations, instituts, enseignement à distance ou littérature spécialisée, l'offre est  monumentale. On peut, comme Montebourg qui n'a pas su manager son "redressement productif" s'inscrire à la coûteuse INSEAD, nichée aux creux des bois de Fontainebleau pour nous revenir un beau jour plus fringant que jamais et postuler aux plus hautes responsabilités, auréolé d'un savoir faire tout neuf.
Plus simplement, internet regorge de littérature, d'offres de stages en tout genre et de formation à distance et à deux balles dans tous les domaines. On manage des entreprises, des groupes de pression voire même des collectivités territoriales.

-Si je te comprends bien, un maire serait une sorte de manager municipal?

-Il y aurait de cela mais comme il faut savoir déléguer, surtout quand on n'a pas les solutions du problème, on imagine des postes de managers intermédiaires. Regarde à Châtellerault, par exemple, ce qui vient de se passer récemment.

-Qu'y a-t-il à Chatellerault?

-Comme Jean-Pierre Abelin était en panne sèche pour faire survivre (ou en éviter le décès) le cœur de sa cité, il avait fait appel à un" manager de centre ville" et hop, le tour est joué.Un poste a été créé, le recrutement effectué et son titulaire - enthousiaste - a déclaré "Je veux faire du centre ville une galerie à ciel ouvert". Rien de moins.

-Il y a une méthode pour y parvenir?

-Les conseils ne manquent pas. Si j'en crois mes dernières lectures sur le sujet, "Le   management est le pilotage de l'action collective au sein d'une organisation. Il s'appuie notamment sur l'étude des organisations, objet des sciences de gestion."


-C'est d'une limpidité! J'ai l'impression qu'on est loin du centre bourg ici, bien au-delà des rocades et périphériques.


-Pas du tout. On nous dit, dans la même étude:

Un manager de centre-ville, pourquoi ?
  • Stimuler le débat sur l’avenir du commerce du centre-ville
  • Assurer un processus global et une appropriation partagée de la vision et de la stratégie
  • Apporter une vision globale du territoire
  • Développer un processus de financement efficace pour atteindre les objectifs fixés ensemble
-Et ben, pour arriver à de telles fins, il faut au moins être Myr et Myroska? Si je comprends bien, le manager de centre ville doit aller sonder au plus profond la pensée des acteurs économiques et transformer les boutiquiers en "businessmen".

-En quelque sorte. Le site des CCI  explique doctement qu'on réussit "en développant notamment:
  • Un dispositif global  reposant sur une meilleure gestion du centre ville
  • Un amélioration de l'accessibilité et du stationnement associée à un développement adapté des transports en commun
  • Une meilleure gestion de la qualité de vie et de la sécurité
  • Une meilleure promotion et une valorisation du centre-ville         
  • Une recherche de nouveaux investisseurs   
  • Une réflexion partagée sur l'habitat             
-Mais j'ai déjà entendu ces discours. Ça ressemble comme deux gouttes d'eau aux discours de l'ancienne municipalité avec son plan FISAC, sa rénovation des boulevards, sa valorisation des boutiques vides et son engagement à favoriser l'implantation de nouvelles enseignes. Tout ceci dans la plus grande harmonie avec l'arrivée de CAREO et ses modules de vente qui ne devaient pas être inférieurs à 3 ou 400M².

-Dans la mille Emile! On avait même engagé un manager à mi-temps qui n'a pas rempli le moitié de sa mission. Aujourd'hui, les boutiques vides et sans attrait sont toujours aussi nombreuses et j'entends dire que le groupe Chessé démarcherait des commerçants et artisans du centre pour les emmener faire un tour dans Les Landes et s'installer qui comme boulanger, qui comme pharmacien ou coiffeur sur de modestes 100 ou 200M². J'espère que le maire nous apportera un démenti cinglant sur ces rumeurs. La libre entreprise est respectable mais je n'ai pas connaissance que les délibérations passées qui étaient très explicites et précises sur ce sujet aient été abrogées ou modifiées.
Il reste à souhaiter, pour nos voisins châtelleraudais, une meilleure fortune que nous et que la réussite d'un manager à plein leur permette de sabler le champagne.

 


6 commentaires:

  1. On entend dire , depuis quelques temps , que vous souhaitez vous présenter en binôme avec Mme Poisson aux Cantonales ! est ce vrai ?

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  2. Rien que pour faire sourire Marie-Christine, je publie votre commentaire mais vous rappelle qu'elle comme moi avons pris la part que nous jugions utile aux fonctions électives et que, désormais, nous avons fait d'autres choix.

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  3. Le choix de siroter des cafés à la terrasse des Arcades avec Touret en se remémorant le passé pour faire croire aux Loudunnais qu'on est " copains " ...... quelle tristesse !!

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    1. Vous avez raison. On ne devrait parler qu'à son père, ne se confier qu'à sa mère et surtout ne jamais échanger avec ses voisins.

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  4. Si touret et Fortin sont "copains " je suis prêt à faire le tour des Boulevards de Loudun complètement à poils .

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  5. alors là , bravo !! c'est d'autant plus louable par période de grand froid !

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