A l'ombre d'une étoile.

       Bien entendu, il s'agit d'une étoile de sheriff et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle de René Monory.

     Dans l'espace Culturel qui porte son nom vient de se dérouler un Conseil de Communauté d'intronisation. Bruno Belin étant parti rejoindre la capitale départementale, il convient d'élire son remplaçant ou, plus exactement, d'appliquer son codicille. Ce qui était un secret de Polichinelle est devenu une évidence. L'ancien maire de Monts-sur -Guesnes a renvoyé l'ascenseur à celui de Loudun. Je pense que ce dernier doit savourer ces succès qui s’enchaînent et dont il n'imaginait sans doute pas une telle abondance avant les municipales de 2014.

     Élu maire de Loudun autant par rejet d'E. Benas que par adhésion à son projet, Joël Dazas n'avait pas, dans la foulée,  revendiqué la présidence de la CCPL. Partageant son temps entre son travail et son mandat, il donnait l'impression de vouloir s'imprégner de ses nouvelles fonctions. Son passé de conseiller municipal, avec une courte période d'adjoint semblait lui dicter cet attentisme.  Dans la perspective très prochaine du remplacement du CG 86  par une toute nouvelle "Assemblée départementale" tout le monde savait que Bruno Belin en revendiquerait la direction et pensait qu'il confirmerait son soutien à Edouard Renaud pour lui succéder à la CCPL.

      Qui prétend encore qu'on ne fait pas de politique à l'échelon local?

      Pour apparaître comme l'homme fort du Nord-Vienne et asseoir son autorité par une élection plébiscite, Belin s'est appuyé sur Dazas. Le Maire de Monts sur Guesnes à du dire à celui de Loudun: "Aides-moi à gagner le département et je te donnerai la CCPL". Je ne prétendrai pas que l'on à créé chez nous un nouveau jeu de type "Loudun magouille" mais on est tout à fait dans le script de "Petits arrangements dans le dos de nos amis". Pierre Lantier a fort justement indiqué que "les délégués communautaires sont assez grands pour voter  seuls sans qu'on leur dicte  le bon choix'".

     76 délégués étaient donc réunis pour élire le Président, les vice-présidents (désormais 8 au lieu de 11) et 15 membres pour le bureau communautaire.
     A l'appel des candidatures à la fonction suprême, Joël Dazas confirme la sienne imité en cela par Frédéric Mignon et Pierre Lantier. Martine Aumond, déléguée de Loudun, leur demande s'il ne serait pas possible d'entendre leurs projets et arguments avant de passer au vote. Personne n'attendait cette question pourtant pleine de bon sens. Dazas rappelle qu'il a invité tous les délégués à une réunion d'information quelques jours auparavant. Mignon et Lantier ressortent les quelques phrases parues dans la presse les jours précédents. Rien de bien concret et on se dit que dans ce type de scrutin à double détente c'est l'électeur de base qui est privé de débat préalable où il pourrait interpeller les différents candidats.
     Dans le même esprit, Jacques Denize, maire de Glenouze, leur demande de se positionner sur l'usine de méthanisation prévue à Curçay. Mignon et Lantier s'y disent opposés  et Dazas élude en disant que ce n'est pas l'objet du débat.
     Aïe, aïe, aïe... on est déjà dans la langue de bois. Pourquoi ne pas donner son point de vue sur un sujet aussi lourd de conséquences pour les riverains et toute notre collectivité? Faut-il lui rappeler qu'il était contre l'épandage des scories de celle de Louzy (comme l'ensemble du conseil municipal de l'époque) quand la question nous fut posée il y a environ trois ans. Le sujet lui est familier, il doit bien avoir une opinion.
     Denize en rajoute une couche (ou voudrait plutôt en prélever une bien épaisse) en demandant à ces mêmes candidats s'ils consentiraient à raboter de 50% leurs futures indemnités par souci d'économie.Là, c'est "touches pas à mon porte-monnaie". On entend argumenter sur le travail important des présidents et vice-présidents, que toute peine mérite salaire.......etc.. Ce dernier argument me surprend. Je pensais qu'on s'engageait dans un mandat électif avant tout pour le bien commun, sans y rechercher particulièrement un avantage personnel. Ceci ne doit valoir que pour les élus de base.
      Ici aussi je rejoins Lantier qui indique que la solution passe un véritable statut de l'élu.

     L'élection en elle-même est une longue procession. Autant de tours que de postes à pourvoir, la demande d'un vote à main levée ayant été rejetée.
     Comme si cette procédure n'était pas assez longue, il faudra deux tours pour désigner Martine Picard. Élue d'abord avec 58 voix, on s'apercevra un peu tard que l'addition de ses voix avec les bulletins blancs donne 77 au lieu de 76. On avait du oublier de compter les bulletins avant de dépouiller. Le même gag (qui commence à fait rire jaune) se reproduira avec Marie-Jeanne Bellamy. Nos délégués sont facétieux.

     Même si la messe était dite avant la cérémonie, il est intéressant d'observer le "confort" des différents élus.
La palme revient à Edouard Renaud qui recueille 58 voix, suivi par Hubert Beaufumé à 57 et Martine Picard à 56. Christian Moreau, nouveau dans cette fonction, suit avec 54 voix et une autre nouvelle, Sylvie Anglicheau en obtient 51. Bruno Lefèfvre, André Kling et le Président Dazas plafonnent à 49 et Marie-Jeanne Bellamy ferme la marche avec 48. J'aurais aimé comparer avec les scrutins des mandats précédents mais le site de la CCPL ne les propose pas.
     Pour la Nouvelle République il s'agit, pour le président, d'un élection dan un fauteuil. Je ne partage pas tout à fait cet avis et, si ce n'est pas un strapontin, ce n'est pas non plus un trône impérial. Dans une consultation à ce point verrouillée, 27 délégués ne voulait pas de lui dont 12 qui ne voulaient d'aucun des trois.Peut-être y aura-t-il un peu plus d'animation dans les futurs débats.

    Avec 11 voix, Frédéric Mignon fait une timide apparition. Avec 4, Pierre Lantier doit sérieusement se poser des questions.

     Il est de bon ton de remercier ses électeurs et l'allocution de Joël Dazas se plie à la tradition. Il y englobe le public présent satisfait de voir l'intérêt que l'on peut porter à la vie de la Com. Com.(là je suis d'accord avec lui). La suite est un peu convenue avec l'inévitable rappel du rôle tenu par René Monory, précurseur en matière de coopération intercommunale avec la création du SISEL Il précise l'importance du second S pour 'solidarité' et je me dis (me remémorant la réunion publique ADOMA) que solidarité est décidément un mot à  multiples sens.

      Edouard Renaud remerciera à son tour après sa nomination comme 1er vice-président mais on le sentira moins enthousiaste. S'il fait bonne figure et assure J. Dazas de son soutien, la déception reste palpable. Il y revient dans la NR de ce jour et je ne sais pas si l'annonce du journal qu'il pourrait figurer sur une liste aux régionales en guise de dédommagement est de nature à le rassurer. Après la digestion de couleuvres il se pourrait qu'élection  rime encore une fois avec dindon.

      L'élection du bureau communautaire occupera l'heure suivante sans apporter de surprise. Il fallait 15 noms et il y avait 15 candidats. Jean Claude Aubineau qui fera acte de candidature au dernier moment ne changera pas la donne puisque c'est  lui qui arrivera  en fin de peloton..

    La séance se termine par les attributions de compétence déléguées au président, les inévitables nominations pour remplacer Bruno Belin dans les instances où il figurait et surtout le vote des indemnités. Comme dans les conseils municipaux, on parle en % et pas en euros. C'est sans doute par pudeur. Le président se voit attribuer 67.50% et les vice-présidents 24.73%.
Bon, faisons simple. Si je ne me suis pas trompé, 67.5% de 3801.46 doit faire 2566€ et avec 24.73 on arrive à 943€.

     Ce nouveau bureau doit maintenant se mettre au travail et il n'en manque pas. Pour la communication en tout cas ils sont au top. Dès le lendemain matin la photo des nouveaux, la liste des élus et leurs attributions étaient déjà sur le site.