mardi 10 juin 2014

INCONTOURNABLE

Cela ne s'explique pas. On organise un week-end de Pentecôte, cherchant l'originalité pouvant intéresser des amis Leuzois ayant fait depuis longtemps le tour des excursions vini-viticoles du secteur et, subitement, on pense au dépliant fraîchement reçu du Château de Verrière. 

On savait déjà  qu'une partie des lieux avait pris un virage gastronomique, sans se douter que, de l'autre côté du mur de la salle à manger, un monde extraordinaire était venu y trouver refuge. Ce monde, c'est le nôtre, ou plus exactement les vestiges de ce que nous n'avons eu de cesse de détruire depuis  que nous savons nous déplacer d'un continent à l'autre.
La Fondation ANAKO est arrivée ici en 2013. Discrètement, l’ethnologue Patrick Bernard y a déposé puis ouvert ses malles sur plusieurs centaines de mètres carrés. C'est ainsi que désormais, dans un lieu qui s'apparente plus à une ferme fortifiée qu'à une résidence Royale, on peut faire le tour du monde des dernières tribus, des dernières familles autochtones dont la survie - quand elle est encore de circonstance - est menacée par le rouleau compresseur de notre civilisation consumériste.

La magie est immédiate. Patrick Bernard lui-même  vous accueille sur le seuil de sa demeure qu'il vous invite à considérer un peu comme la vôtre. Dès la première salle, les premiers objets, les premières photos, le charme s'opère. Du nord au sud de l'Amérique, du Canada à la Terre de Feu notre guide exceptionnel nous parle de ces peuples aux richesses culturelles inouïes, aux coutumes qui pourraient tellement nous inspirer si nous étions un peu capables de modestie. 
On passe d'un continent  à l’autre, de l'Afrique à l'Asie, des tipis indiens aux yourtes de Mongolie et l'on comprend. Patrick Bernard nous fait visiter sa propre existence. Il a ses sandales dans toutes les cases africaines, son rond de serviette sous les tentes indiennes ou les huttes asiatiques, sa paire de bottes à l'entrée de l'univers cosaque. Partout où le pseudo progrès industriel est venu détruire les paysages, où les prétendus bienfaits des multiples missions religieuses ont bafoué des croyances ancestrales respectueuses de la vie, de la nature, de l'humain, il vient apporter son assistance à la conservation d'une mémoire collective. C'est un leitmotiv sur-employé, actuellement, le "devoir de mémoire" appliqué à nos derniers conflits modernes. Pour la Fondation ANAKO, l'urgence est toute autre. Il s'agit de mettre à disposition de ces derniers témoins, les moyens de construire leur propre mémoire, de donner un support matériel à toutes ces traditions orales qui s'éteindraient avec leurs derniers dépositaires. L'émotion est grande quand ce risque est évoqué par notre guide-ethnologue et l'on perçoit que c'est ici que réside l'essentiel de son engagement.

Il y a urgence à l'aider dans cette démarche et la modestie du prix d'entrée est sans commune mesure avec le sentiment d'avoir croisé quelque chose d'exceptionnel à la fin de la visite.

Il faut faire le petit bout de chemin jusqu'à Verrière et se plonger dans la mémoire d'Anako: c'est vraiment incontournable.

5 commentaires:

  1. merci monsieur Fortin de ne pas être un Béni Oui- oui de plus depuis l'avènement à la Mairie de Joël Dazas : les gros dossiers "carreo "et Viennopole" risquent d'avoir beaucoup d' influences partisannes quand on connait le passé de Loudun , il sera bon d'avoir un regard indépendant et on compte sur vous pour l 'avoir .... !! encore Merci

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  2. quand on pense que le "Carreo" est , à l'origine un accélérateur de la politique commerciale du centre ville de Loudun selon Bénas , thèse reprise par des commerçants ( haut placés) eux -même ( défense de rire ..... )

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  3. l' un des gros problèmes du commerce à Loudun est qu'on a des grosses Marmottes à la Fea ex ucial et que bientôt il faudra tous se rendre à l'enterrement du Centre Ville

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  4. à l'époque où la FEA était main dans la main avec l'ancien Maire , le Carreo devait sauver le Centre Ville , de l'avis de son President , Aujourdh'hui que la FEA et son President " kiffe" le nouveau Maire , qu'en est t'il de ce "sauvetage " ??

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  5. la FEA roupille depuis pas mal de temps et je pense que son président a pris des habitudes de " Pacha" au milieu d'une cours à sa dévotion et que les problèmes du Centre Ville et son déclin , ne l'empecheront pas de dormir...!

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