ILS L’ONT FAIT !
Ca y est, ils ont osé.
Sans honte ni le moindre scrupule, ils (les « pas nombreux ») ont voté la destitution d’Elisabeth Marchand et André Kling.
Sans honte ni scrupule et surtout sans un mot. L’importance de cette décision était telle qu’on imaginait qu’il s’en lèverait au moins un, un seul, pour expliquer, argumenter et justifier leur choix. Mais non. Il y eut seulement la timide demande que cela se fasse à bulletin secret. On a les courages que l’on peut. Il y eut bien, par Régis Richard, la lecture d’un communiqué du maire, en forme d’auto-satisfecit déplacé mais rien d’autre.
Elisabeth Marchand donna lecture de sa déclaration qui aurait du interpeller ses anciens colistiers : ce fut sans effet. J’ai, pour ma part, lu le texte reproduit ci-dessous, espérant infléchir l’un des porte-flingues du maire, mais sans plus de succès.
Je retiens que l’éloge de Pierre Lantier envers la première adjointe fut salué par les applaudissements (les nôtres et ceux du public) et qu’en conclusion ce sont les exclus qui sont sortis grandis de cette pitoyable pantomime.
Monsieur le Maire,
Vous avez souhaité transformer ce moment du Conseil Municipal en un conseil de discipline ou pire un tribunal. Outre l’indélicatesse d’avoir chercher à le faire quand la première intéressée était absente, ce choix appelle quelques remarques.
Nous ne devrions nous prononcer de nouveau sur le sort de madame Lavaud. Cela m’éviterait de signaler votre mépris face à l’autorité de la chose jugée, puisque, en quelque sorte le tribunal l’avait précédemment acquittée. Cela va sans doute rendre service aux trois conseillers qui vous faisaient défaut le 9 juin 2011 et qui devaient se morfondre à l’idée de devoir vous obéir ce soir, en participant à la lapidation, joignant ainsi l’indigne à l’injuste. Pour madame Chauveau, l’abstention leur sera plus confortable puisqu’elle vous a devancé en démissionnant.
Il leur restera à se déterminer, ainsi qu’aux dix autres et à l’inclassable maire délégué de Rossay, sur leur attitude face à Elisabeth Marchand et André Kling. Soit, comme je le souhaite , ils conviendront qu’aucun n’a démérité, qu’ils ont toute leur place dans votre équipe, dans leurs fonctions et ils les y maintiendront soit, pour des motivations qui m’échappent mais que vous avez du efficacement leur suggérer, ils vous suivront sur ce chemin.
Je veux leur demander de bien réfléchir, au delà d’une obéissance servile, à la portée de leur acte.
Il va contribuer à votre entreprise de destruction massive de la démocratie locale. Il va nous obliger à terminer ce mandat dans une médiocrité encore accrue dont pour ma part j’ai honte bien que peu armé pour m’y opposer.
Plus grave encore. S’ils vous suivent aujourd’hui, c’est pour vous permettre de continuer votre action jusqu’en mars prochain et ils vous suivront forcément au-delà, dans un second mandat car ils auront à cœur de vous aider à mener à bien des projets que nous n’approuvons pas et qui sont loin d’être achevés, ou une politique budgétaire que nous avons dénoncée. Etant convaincus de leur bon droit ils voudront nous empêcher de proposer une autre alternative.
C’est à vous mes chers collègues que je m’adresse. Combien parmi vous ont déjà pris leur décision pour 2014 ? Qui pense qu’il faut maintenir le même cap ?
Si vous êtes 14 alors pas de doute, nous nous retrouverons tous devant les électeurs l’an prochain.
Si vous n’êtes , comme c’est plus vraisemblable que quelques uns, posez-vous la question de savoir s’il est honnête de jouer ce soir les Ponce Pilate en cautionnant un acte dont vous n’assumerez pas demain les conséquences.
Pensez à ceux qui vous ont fait confiance dans l’isoloir, que vous allez continuer de croiser dans les mois qui viennent et si, définitivement vous êtes convaincus qu’il faut aller jusqu’au bout, faites-le mais pour être complet demandez-vous, comme moi, si l’on ne pourrait pas également délibérer sur le maintien ou non du maire dans ses fonctions.