jeudi 20 juin 2013

LE CHUCHOTEMENT DU 18 JUIN.

Les mânes du Grand Charles nous         auraient foudroyés si d’aventure elles s’étaient trouvées aux pieds de  Renaudot ce mardi 18 à 18h.
On se souvient de la pose d’une plaque commémorative de son appel, il n’y a pas si longtemps, avec tout le faste et le recueillement voulus.
Cette année, quelle misère !
Pas de maire, pas d’adjoint (encore en titre et avec pouvoir de représentation). Personne pour accueillir les associations d’anciens combattants et les porte-drapeaux.
Un maigre cortège s’ébranle pour parcourir les 50 mètres séparant l’entrée de la mairie de la plaque, les drapeaux, sur deux rangs, délimitent un espace au-delà duquel les présents se regroupent. Le Président G. Demion cherche du regard avec qui déposer la gerbe au pied du mur. Le nouveau conseiller délégué à tout faire l’assiste, dans un silence pesant, puis entreprend de lire le message du ministre. Enfin, de lire, de murmurer difficilement, à tel point que dans un ensemble parfait, l’assistance avance de deux pas pour capter quelques bribes. Que n’a-t-on pas fait appel aux enfants des écoles ou du CME pour ce rôle. Ils auraient au moins pris la peine de  regarder le texte auparavant.
Retour à la mairie, dans le même désordre et regroupement dans la hall d’honneur. Là, le même nous délivre le message du maire (« retenu pour d’autres obligations »)  avec le même talent. La réverbération de l’endroit aidant, c’est au moins audible à défaut d’être intéressant. C’est également ce dont les petits groupes qui se constituent autour du « verre de l’amitié » discutent, en chuchotant eux aussi.
La France avait perdu une bataille mais pas la guerre, disait De Gaulle en juin 40. Sans doute, mais s’il avait confié le soin d’alerter le monde à nos officiants de mardi, la déculottée n’aurait pas eu de fin.


2 commentaires:

  1. EXCELLENT comme d'habitude !! quelle plume !!

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    1. Merci mais n'exagérons rien sinon je vais enfler du porte-plume.

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