dimanche 2 juin 2013

LA COUSINE DEDETTE

Je me rappelle un vieux voisin qui avait un  peu tout fait et avait toujours des combines foireuses. Régulièrement cette phrase lui revenait : « Ma cousine Dédette a encore grossi ». C’était toujours après un rendez-vous avec son banquier qui venait de lui rappeler qu’il avait « des dettes » en augmentation.
A Loudun aussi nous avons une cousine « Dédette » mais si j’en crois le journal et les assertions du maire, elle frôlerait l’anorexie en ayant perdu 40% de son poids. Est-ce bien vrai ?

Pour essayer de comprendre, j’ai repris le compte rendu du 23 février, lors du vote du budget. Il y eut le couplet du maire, faisant valser les chiffres, passant de la dette consolidée à celle de la ville avec ou sans le  service économique, avec ou sans des reports d’emprunts. Bref, un florilège étourdissant se terminant par ces mots : « Chacun d’entre nous appréciera à sa juste mesure l’effort important réalisé depuis 5 ans ». Tu parles, Charles. Comment apprécier quand tu n’as été autorisé qu’à  survoler le plat ?

La réduction de 40% s ‘applique à la dette « consolidée ». Celle-ci cumule la dette de la ville et celle des emprunts auxquels elle apporte sa garantie sans les avoir elle-même souscrits, comme c’est le cas, je pense, d’emprunts faits par l’Hôpital.
C’est dire que l’on prend ici un chiffre dont on ne maitrise qu’une partie et dont la réduction dans le temps dépend aussi des autres. Elle est effectivement passée de 20 542 050 à 12 677 249.
Pour ce qui est de la seule dette de la ville (y compris le service Eco), on est passé de 12 823 178 à 7 344 865, soit seulement 33% au lieu de 40. En valeur cela fait 4 244 142 mais il faut se rappeler que dans la période, le maire a ‘bradé’ la MAPAD pour 1 900 000 euros (je reviendrai sans doute encore sur cette transaction) et que le produit de cette vente a été entièrement affecté a des remboursements d’emprunts (sans débat pour ce choix, contrairement et comme souvent, à l’inverse de ce qui avait été annoncé).

Hors la vente du « bijou de famille » la dette a donc réellement  baissé de seulement  2 344 142 euros soit environ 18%. « L’effort important réalisé sur 5 ans » devient d’un seul coup bien plus modeste.
Je vais encore m’entendre dire que je ne comprends rien à la comptabilité municipale mais persiste à dire que la logique de ma démonstration n’est pas contestable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire