Clap de fin

C'est fait, il nous a mis en congés.

Le dernier Conseil Municipal de l'ère Benas, saison 1, s'est déroulé mercredi soir.

Y aura-t-il une saison 2?

L'intéressé fait sa mijaurée  dans le journal, disant qu'il est candidat à sa succession mais que ce n'est pas une déclaration officielle.

Que manque-t-il pour cela?

Que la télévision se déplace où, plus prosaïquement, que sa liste soit complète?

Attendons.

L'ordre du jour  n'engendrait pas beaucoup de débats de fond. On reporte sur la prochaine municipalité le soin de débattre des orientations budgétaires, de voter les comptes administratifs et le prochain budget.

Çà ma chiffonne quand même un peu de voir que les sortants ne se prononceront pas sur la gestion de leur dernier exercice.

On passe aux votes des subventions aux associations.  Cette année, le global est à la hausse. Il y a des relents de clientélisme à quelques semaines des élections.

Six ans après, je ne comprends toujours pas à l'aune de quelles valeurs, de quels critères, certaines sont attribuées.

Pour les établissements scolaires, je  ne saurai pas pourquoi le montant est inversement proportionnel aux effectifs, pourquoi St Joseph-Chavagnes bénéficie de 2600 euros pour 386 élèves quand Joachim du Bellay n' a que 2000 euros pour 585 collégiens. J'en appelle à l'équité, sans doute en pure perte.

Faut-il ajouter que la même distorsion se retrouve entre les associations de parents d'élèves?

La dotation du comité de jumelage passe cette année à 17000 euros contre 15000 l'an passé. Il est vrai que nous recevrons les Leuzois en juin prochain et qu'un voyage au Canada est en préparation.

Ce que je ne comprends pas (et n'admets pas) c'est qu'on offre 400 euros aux cyclotouristes et autant aux nageurs pour mieux recevoir leurs amis belges.

La rallonge de la subvention globale ne suffit-elle donc pas? Ont-ils donc cette année des frais de dernière minute non prévus?

Au-delà, je rappelle qu'en 2011 je suis allé chercher une subvention de 25000 euros à la commission européenne pour aider au financement du cinquantenaire Leuzois, dont 5000 sont revenus dans l'escarcelle du comité Loudunais. Non utilisée à l'époque, cette somme avait été mise en réserve et j'avais émis le vœu qu'elle serve à faire voyager nos jeunes loudunais dans le Hainaut comme cela avait été le cas dans le passé.

3 ans après, rien de cela n'a été fait.

Si mes amis cyclos sont à ce point dans le besoin, qu'ils demandent une aide auprès du comité de jumelage et non aux contribuables.

On va donner 6000 euros aux footballeurs pour participer à l'achat de deux minibus. Est-ce indispensable pour un club évoluant au mieux au niveau départemental? Là encore, je ne sais pas, mais cette décision n'a jamais fait l'objet de discussion préalable en commission sport.

C'est normal, me rétorque le maire, nous n'avons été informés que très récemment que la Fédération de Foot-Ball apportait elle aussi son aide si la commune participait.

Imparable.

Si demain la fédération de vol à voile nous apprend qu'elle aide à l’acquisition d’aéronefs, n'hésitons pas à demander à la ville qu'elle participe à l'achat de deux planeurs (on pourra ainsi prendre de la hauteur comme il se plait à le rappeler régulièrement).

Globalement, je remarque que peu de monde semble s'être intéressé au détail de ce saupoudrage d'opportunités, comme l'indiquera Pierre Lantier.

Depuis toujours, je suis intrigué par une association intitulée "Jeunes Loudunais en Marche" bénéficiant de 1500 euros par an (quand même). L'an passé j'avais demandé où ils en étaient arrivés, à force de marcher, mais n'ai pas eu de réponse. Cette année, j'ai encore demandé de quoi il retournait, sachant qu'elle obtient plus que le Secours Populaire, les Restos du Cœur, le Secours Catholique ou l'ADMR. Le maire regarde ses adjoints, qui se regardent entre eux, qui regardent le directeur des services. Personne ne semble avoir la réponse.
Je m'étonne:" Comment se fait-il que ni vous ni vos adjoints ici présents, qui avez reçu l'ensemble des associations, ne sache rien d'une de celle qui est la mieux lotie?"

Un papier circule jusqu'au maire qui m'explique: "C'est une association créée par Jean-François Blot".
Tout le monde semble connaitre ce Jean-François, sauf moi.

"De qui s'agit-il?"

"Du prêtre".
Ah, je comprends mieux. Il s'agit d'une association confessionnelle implantée, parait-il, dans la quartier de Grillemont et "qui fait un gros travail" croit bon de préciser le maire pour donner du poids à ce choix.

Profondément athée je suis non moins profondément tolérant mais laïc. On frise ici un mélange des genres que je n'approuve pas.

Les Foulées Loudunaises sont une association à but unique: la préparation d'une épreuve annuelle de course à pied. En 5 ans, ses créateurs l'ont portée au plus haut niveau, l'ont faite reconnaître des instances de tutelle et en ont fait un événement majeur de la vie sportive Loudunaise. Pour compenser des aides privées plus difficiles à obtenir cette année, elle avait demandé une rallonge de 500 euros qui n'est pas accordée.
"Pourquoi avez-vous refusé cette rallonge?"
Pour le maire, elle n'est pas justifiée. "On verra après, s'ils en ont vraiment besoin".
Est-il certain à ce point d'être encore là en avril prochain pour prendre un tel engagement?
F. Proux, membre de l’association, croit bon d'ajouter: "Cette année, on a moins de besoins".
J'ai cru que Laurence Mousseau allait en tomber de sa chaise.

On vote les tarifs d'eau et d'assainissement, malheureusement en hausse, mais ici la quadrature du cercle est encore plus irréaliste. C'est même paradoxal car plus on économise sur nos consommations, plus le prix du M3 augmente. J. Dazas et P. Lantier en font la remarque, en précisant que nous sommes désormais entre les mains d'un syndicat le SIVEER, en situation de monopole. Le contrat qui vient d'être signé a été bien négocié (oui, quand une chose est positive, je sais également le dire) mais non d'une citerne, qu'il faudra être vigilant à l'avenir!

La commune se préoccupe du risque d'implantations sauvages de caravanes sur un terrain faisant face à l'aire d'accueil des gens du voyage. Ceux-ci aurait même imaginé, semble-t-il, d'acheter ce terrain.
Le propriétaire propose à la ville de l'acquérir préalablement et en profite pour faire monter les enchères. On va donc payer 25000 euros pour un terrain dont on n'a pas besoin et, par la suite, nous aurons les mêmes problèmes de police municipale qu'avant. Je ne vois pas en quoi en devenir propriétaire changera quelque chose. La seule certitude c'est que le vendeur fait une excellente affaire sur notre dos.

La suite du conseil retrouve son ronronnement habituel avant les dernières prises de parole.
Sylvie Lavaud-Anglicheau  fait un historique de son mandat et de ce qu'elle en retire.
Pour ma part, j'ai lu en grande partie la déclaration préparée à l'avance et  retranscrite ci-dessous.

C'est fait, la messe est dite et il n'y aura même pas eu de communion autour  d'un pot de départ qui aurait sans doute permis une phase de décompression avant la séparation

La convivialité est un art. 

Monsieur le Maire,

J'avais imaginé poser mes dernières questions ce soir et me suis aperçu qu'il y en avait encore beaucoup trop (FISAC, manager de centre ville, Vivendi Géris, Acsan/Katalyse, politique culturelle etc..), que je risquais de m'entendre répondre une fois encore :"Je prends note".
Je voudrais seulement dire combien ce mandat me laissera une très bizarre sensation, pas celle de l'inachevé mais celle de l'inaccompli. Vous aurez réussi, Monsieur le Maire, l'insigne exploit de diviser notre assemblée, par excès d'autoritarisme, par le recours au mépris et à la discrimination érigés en mode de gestion municipale. De même, vous nous aurez isolés de la communauté de communes, rendus inaudibles auprès du conseil général et vraisemblablement inexistants après du conseil régional.
Je déplore ceci, comme beaucoup d'autres, je suppose, car ce doit être passionnant de pouvoir réellement et efficacement travailler au bien commun, ce qui ne nous a pas vraiment été possible pendant ces six dernières années.
Cette amertume est d'autant plus grande que c'est un honneur rare de siéger dans  cette assemblée, d'y représenter ceux qui vous ont fait confiance à travers leur bulletin de vote. Tout au plus, surtout pour ceux qui ont un avenir plus dégagé que le mien, ce mandat aura servi de formation, aura permis de prendre note encore une fois comme vous le dites si bien et de consigner surtout ce qu'il ne faut pas faire.
Nous n'étions que deux sur notre liste, Pierre Lantier et moi-même à siéger ici et je remercie les élus des autres listes (même s'ils sont trop peu nombreux) avec lesquels j'ai pu échanger, travailler et m'enrichir. A l'inverse, je souhaite à ceux (plus nombreux) qui sont restés la tête dans le guidon avec pour souci principal de ne pas soulever les œillères, qu'ils prennent enfin conscience de leur rôle s'ils veulent le reconduire, qu'ils  nous apportent leur générosité, leur imagination et qu'ils sachent bien que le consensus ne suppose pas obligatoirement la désobéissance.

Nota: aux dernières nouvelles, ce texte devrait figurer en l'état dans le compte rendu officiel du conseil municipal. 
Wait and see.