A Loudun, les "Restos" ont perdu un serveur.
Guy vient de nous a quitter. Les bénévoles pleurent l'un des leurs, l'un des plus anciens, un de plus discrets. Pas plus que nous ne réussissons à gagner la bataille contre la misère et la précarité, il n'a pu triompher dans celle qui l'opposait à la maladie. Ses victoires passées contre celle-ci n'auront donc été que des sursis, que des pauses vers l'inéluctable. Trop souvent, le courage n'est pas suffisant.
De par leurs activités professionnelles et artistiques, c'est d'abord sa famille toute proche que j'avais rencontrée ou croisée. Lui et moi nous sommes retrouvés lorsque j'ai rejoint l'association, il y a quelques années. Dans ce groupe où se manifeste parfois un peu d'exubérance mais toujours beaucoup de volubilité, on remarquait Guy par sa discrétion confinant parfois au taciturne. On en comprend les raisons. J'ai le souvenir d'avoir effectué à ses côtés mes premiers déplacements de ravitaillement du lundi, eu le premier contact avec notre dépôt départemental qu'il m'a fait visiter, pris mes premières marques de débutant.
Pour avoir fréquenté les mêmes lieux de thérapie, il nous et arrivé, quelquefois, d'échanger trois mots de nos parcours, guère plus, juste le suffisant pour comprendre que rien n'est jamais gagné, même si pour l'un ou l'autre les complications peuvent devenir, un jour, plus subalternes.
Ses absences devenues plus fréquentes, plus longues, nous ont inquiétés. Nous pensions beaucoup à lui et, de son côté, il ne nous oubliait pas. Il n'y a pas si longtemps, quand pour une des dernières fois nous avions pu le joindre par téléphone pour lui poser cette question douloureuse: "Comment vas-tu?" (mais est-il possible dire autre chose) il nous rassurait, s'inquiétant de son côté sur le volume de marchandises que nous avions pu rapporter cette semaine-là et si cela suffirait pour la prochaine distribution.
Ces moments me revenaient bien entendu en mémoire quand nous nous sommes joints, ce vendredi matin, à tes nombreux proches et amis pour te rendre hommage, te saluer encore une fois. La pureté cristalline de la flûte d'Anne et les 'pizz' douloureux de Sébastien on du te bercer l'âme autant qu'ils nous ont arraché de larmes. Il fallait bien, ensuite, tout ce soleil pour sécher les visages.
Désormais, ton badge restera au tableau, seul vestige de ton engagement, témoin de ce temps donné, offert aux autres.
Au revoir, Guy, et n'oublie pas de saluer Coluche que tu ne manquera pas de croiser au détour d'un nuage. Il aura forcément de nouvelles blagues à te raconter et de là-haut, nous savons que vous continuerez d'observer nos gesticulations.
Pour avoir fréquenté les mêmes lieux de thérapie, il nous et arrivé, quelquefois, d'échanger trois mots de nos parcours, guère plus, juste le suffisant pour comprendre que rien n'est jamais gagné, même si pour l'un ou l'autre les complications peuvent devenir, un jour, plus subalternes.
Ses absences devenues plus fréquentes, plus longues, nous ont inquiétés. Nous pensions beaucoup à lui et, de son côté, il ne nous oubliait pas. Il n'y a pas si longtemps, quand pour une des dernières fois nous avions pu le joindre par téléphone pour lui poser cette question douloureuse: "Comment vas-tu?" (mais est-il possible dire autre chose) il nous rassurait, s'inquiétant de son côté sur le volume de marchandises que nous avions pu rapporter cette semaine-là et si cela suffirait pour la prochaine distribution.
Ces moments me revenaient bien entendu en mémoire quand nous nous sommes joints, ce vendredi matin, à tes nombreux proches et amis pour te rendre hommage, te saluer encore une fois. La pureté cristalline de la flûte d'Anne et les 'pizz' douloureux de Sébastien on du te bercer l'âme autant qu'ils nous ont arraché de larmes. Il fallait bien, ensuite, tout ce soleil pour sécher les visages.
Désormais, ton badge restera au tableau, seul vestige de ton engagement, témoin de ce temps donné, offert aux autres.
Au revoir, Guy, et n'oublie pas de saluer Coluche que tu ne manquera pas de croiser au détour d'un nuage. Il aura forcément de nouvelles blagues à te raconter et de là-haut, nous savons que vous continuerez d'observer nos gesticulations.