En attendant le plage

Forcément, ils doivent y penser nos conseillers, à la villégiature qui les attend dans les jours qui viennent. Le besoin de soleil, de dépaysement et de repos doit bien les titiller. Sans doute cela les conduit-il à ne pas trop animer le débat. J'en aperçois plusieurs qui feuillettent le tout nouveau N°25 de "L'Actualité", le bulletin municipal.

Arrivé dans nos boites à lettres le jour même, sa lecture n'est pas sans intérêt. L'éditorial du maire se veut aimable et consensuel. Remerciements d'usage et annonce de projets. Embellissements de la ville, imminence du Center Parcs, Patrimoine....etc. J'ai l'impression d'avoir déjà lu tout cela, dans un numéro plus ancien.

Mais revenons en séance.

Gilles Roux, adjoint en charge de "L'Education, Enfance, Jeunesse" entreprend un long monologue pour expliquer une modification du CME, le Conseil Municipal des Enfants. Curieusement d'ailleurs, ses explications et le contenu du délibéré sont au conditionnel. Cela n'échappe pas à la sagacité de Martine Aumond qui s'en étonnera: "Pourquoi mettre au mode conditionnel une décision que vous nous demandez d'approuver?".

Essayons d'être simple.

Jusqu'à ce jour, le CME ce sont 29 enfants, issus des différents établissements scolaires Loudunais entre le CM1 et la 5ème pour les 28 premiers et 1 jeune élu de l'IME de Véniers.

Sur le vécu de cette institution pendant les 6 ans qui viennent de passer, deux tendances sont apparues.

Le bon fonctionnement de ce Conseil à donné l'envie aux plus âgés, ceux qui allaient en être exclus pour cause d'admission en 4ème, de rester au contact. Pour cela, des postes dites de "consultants" ont été imaginés pour que, sans droit de vote, ils puissent continuer d’apporter leur contribution.

Pour l'intégration d'un élu de l'IME, cela s'est révélé moins évident que nous l'avions imaginé. Tout d'abord, il s'agissait d'un seul enfant qui s'est forcément senti isolé dans un groupe où chaque école voire chaque classe représentée avait plusieurs élus. L'élève de Véniers n'étant pas forcément Loudunais, se posait le problème de ses déplacements, de son assiduité aux séances. C'est donc presque naturellement (et en concertation avec l'établissement) qu'il a été décidé de mettre un terme à cette représentation. J'ajouterai que, pour l'avoir vécu de l'intérieur, le regard des autres enfants a parfois manqué d'indulgence envers leur collègue de 'banlieue' mais, on retrouvait ici ce que l'on constate dans bien d'autres groupes, scolaires ou non, affichant cette disparité.

La nouveauté de Gilles Roux fut d'annoncer tout d'abord la nouvelle répartition, avec une place accrue pour les établissements privés (j'ose croire que c'est essentiellement sur une base statistique). Puis, il annonçait que les "consultants" devenaient membres de droit. Ce n'est pas pour moi une bonne idée. Nous allons avoir une grande disparité dans un groupe allant du CM1 à la 3ème. J'y vois la tentative de répondre à un engagement de campagne (créer un conseil municipal des jeunes, à côté de celui des enfants) à bon compte.
C'est inutilement que Pierre Lantier fera son offusqué et, grimpant aux rideaux, s'abstiendra pour protester contre la non représentation de l'IME. Il a tout juste montré son ignorance du sujet. S'il était seulement venu une ou deux fois en séance, comme cela était proposé à tous les conseillers, il aurait eu une autre vision du problème et, peut-être- une suggestion originale à proposer.

Pour conclure sur ce point qui fut longuement débattu, il faut signaler l'autre remarque de Martine Aumond se demandant s'il ne serait pas mieux d'envisager une autre solution pour les plus âgés. Pour Gilles Roux, c'est aux ados de se manifester et de se structurer s'il veulent faire quelque chose. On est déjà bien loin de ce qui est rappelé ci-dessus, ce qui figure en troisième ligne du troisième paragraphe d'une profession de fois (Loudun, s'ouvrir pour réussir): "Développer le Conseil Municipal des Jeunes".
S'agit-il d'une reculade?

La séance se poursuit avec le prochain "Chantier de Jeunes" pour cet été, reconduction de ce qui se fait de puis plusieurs années, avec 150 heures de travail offertes par des jeunes (avec un retour qui n'a pas été précisé), soutenu foncièrement par Habitat 86.
Il y a ensuite les inévitables augmentations de tarifs. Celui de l'accueil périscolaire pour 2014/2015, de l'accueil de loisirs pour le mercredi après-midi (conséquence de la réforme des rythmes scolaires) et celui de l'Ecole de Musique. Le Maire fait adopter 2.5% pour, dit-il, générer 5 à 8 heures de cours supplémentaires sans maltraiter le budget municipal. Quelle curieuse vision! Là où on attend un projet sur le long terme, de l’imagination et de l'originalité, on ne trouve que la calculette. Cette Ecole qui compte pour moitié des élèves hors Loudun devrait être soutenue, sinon intégrée,  par la CCPL comme c'est le cas un peu partout. On en reste à une approche comptable de l'épanouissement culturel. C'est bien dommage.

Le reste des délibérations portera sur la validation de l'inventaire du Musée Charbonneau Lassay, de la dématérialisation de documents, de cession de matériel. La licence IV de l'Océane est rachetée pour être exploitée à l'Echevinage (pourquoi ici et non pas à l'Espace Culturel?) pour conclure avec les inévitables modifications budgétaires.

Pas de questions diverses.
P. Lantier remonte une interrogations de riverains de Grillemont sur la sécurité routière et le Maire lui répondra qu'il faut attendre la révision globale du plan de circulation, également annoncé pendant la campagne, pour aller de l'avant.
L'apport du chef autoproclamé de la gauche Loudunaise au débat Municipal est décidément très impressionnant.

Vive les Vacances!