Oh la belle rouge!

Encore un 14 juillet avec son traditionnel feu d'artifice en clôture et les exclamations toujours renouvelées des enfants. 

Ce sont toujours des instants prisés par les grappes familiales qui convergent vers le point culminant de notre bourgade pour remplir l'enceinte de ce vélodrome dont on ne sait plus trop quoi faire.

A l’applaudimètre, les Loudunais ont délivré un satisfecit aux artificiers. qui ont offert une prestation de qualité.Au moins faisait-il beau temps, ce qui ne semblait pas du tout acquis la veille.

La matinée avait commencé, comme à l'accoutumée, avec ses défilés et dépôts de gerbes à Rossay et Véniers avant de recommencer à Loudun l'habituel parcours  qui nous emmène de la mairie au Monuments aux Morts pour revenir jusqu'aux jardins de l'Hôtel de Ville.

Un détachement de militaires venus en voisins de Fontevraud donne un petit air martial à notre cortège où se retrouvent immanquablement les mêmes portes-drapeaux, responsables associatifs, sapeurs pompiers et notre groupe de musiciens où la moyenne d'âge est bien redescendue ce qui est une grande satisfaction même si, en retour, le pas cadencé reste quelque peu aléatoire. 

Marche de la 2ème DB pour descendre, celle des Anciens d'AFN pour remonter et l'on se retrouve pour l'incontournable vin d'honneur qui, depuis quelques années, s'est vu rebaptisé verre de l'amitié. Sans doute les nouveaux comportements conduisent-ils à faire moins ostensiblement honneur au vin.

C'est l'occasion, pour le maire, de prononcer quelques mots. Joël Dazas se plie à la tradition et indique que l'on doit à Raspail la transformation de la Fête de la Fédération en Fête Nationale. Cette petite précision historique se poursuivait par une autre: le 14 juillet, en France, rappelle que le Peuple s'est libéré du joug monarchique, du souverain en titre et en place alors que dans de nombreux pays, cette même fête évoque une victoire contre un ennemi extérieur, un adversaire hors frontières. Le maire donna également quelques  détails sur la Bastille, forteresse démantelée et je me dis qu'inconsciemment le message avait quelque chose de subliminal, dans notre ville où la Forteresse, en cours de reconstruction, avait vu son dernier locataire également évincé. Mais je divague et pense qu'il n'y avait pas cette malice dans les propos de notre nouvel édile. 

Pour en revenir au feu d'artifice, ce que l'on retiendra, c'est que cette année il y en a eu deux.Le premier avait lieu la veille à l'Espace Culturel et c'était une série d'explosion de talents musicaux. Un  Dazas pouvant en cacher un autre, ils se sont retrouvés en duo pour nous accueillir et nous présenter ce moment d'exception. A l'invitation de Joël Dazas, maire de Loudun,  Dazas Jean-Marie, directeur de l'Ecole de Musique de Lencloitre,  nous avait délocalisé un concert des Eurochestries, manifestation aux destinées desquelles il préside depuis plusieurs années, un événement culturel et musical majeur pour notre région. Cette collaboration homonyme est une réussite que tous saluaient à la sortie, souhaitant la voir reconduite.

Venu de Saint Petersbourg, un orchestre de tous jeunes musiciens (13 à 18 ans) a enchanté le public. Leurs très précoces talents nous ont éberlués. Que ce soit l'orage qui intervient au milieu de l'été de Vivaldi, les chausses-trappes que Kreisler glisse sous l'archet des violonistes où les acrobaties que leur impose Pablo de Sarasate, rien ne les effraie.Leur jeunesse semble se moquer de ces difficultés.

Mais, quand par exception un trille ou un gruppetto reste au bord du chevalet, c'est l'enfant triste et déçu qui redevient visible face à nous. On prend conscience alors  combien ce talent implique de rigueur, d'abnégation et même, peut-être, de souffrance. Les sourires, au moment du salut final, effaçaient cette péripétie,  reflétant leur bonheur de nous avoir fait partager leur passion et nos applaudissements ont été l'interprète de nos compliments.

Bien sûr, ce 14 juillet a fait évoquer les précédents, avec leurs retraites aux flambeaux, leurs trop rares "Loudun-Plage" mais l'on se dit que tout n'est peut-être pas perdu, que lorsqu'on en aura fini avec la commémoration d'une entrée en guerre et son cortège de désolations, on trouvera peut-être plus festif pour célébrer les 500 de Marignan.