Cloches de Pâques (suite)

Il n'y a pas que des cloches tristes, de celles dont le mauvais chocolat vous ajoutent la crise au foie par dessus la gueule de bois. Il y a également celles, joyeuses et généreuses,  qu'attendent nos bambins, dont ils guettent le retour annoncé  depuis Rome par les parents pour aller ramasser les friandises lâchées au-dessus des parcs et jardins. 

Depuis six ans, elles ont une apparition, discrète mais généreuse, à l'esplanade du Château, le samedi précédent Pâques. C'est devenu un moment incontournable pour les petits chasseurs.
 

Nos jeunes Conseillers Municipaux Enfants en ont progressivement organisé un déroulement des plus conviviaux. Nul étonnement alors, d'avoir vu une déferlante de 320 à 330 enfants, accompagnés de leurs parents ou des papys et mamys de service, avec ou sans panier, mais bien décidés à ne pas repartir les mains vides.

Cette sixième édition a pourtant frisé le passage aux oubliettes. Tout comme la réunion du CME, cette manifestation était un peu sortie de l'esprit de nos nouveaux élus auxquels une piqûre de rappel n'avait pas été inutile. C'était pour moi la dernière participation comme aide garde-chasse. Elle n'avait pas d'autre raison que de donner un petit coup de main au cas où et ce fut de nouveau un très bon moment. Nous avons déballé le matériel, installé le tivoli et les tables puis les jeunes élus sont allés disperser les œufs factices sur les emplacements retenus.
L'ouverture était annoncée pour 11 heures mais les premiers chercheurs étaient sur place près de 3/4 d'heure avant.

Ticket, tampon et rappel du déroulement à chaque entrant, confinement de la foule entre vélodrome et esplanade, la pression montait. Le soleil, plus généreux que l'an passé, était sans doute responsable de cette belle affluence.
A 11 heures, l'Esplanade s'ouvrait aux petits et le Chemin de La Lice aux plus grands.
La razzia fut rondement menée et l'échange contre de vrais chocolats vite entamé. Les grands fouillaient les taillis, les petits écartaient les buis sous les conseils des parents.

Ah, les parents! Les premières années, ils nous avaient donné du fil à retordre car c'était eux qui remplissait les sacs de chocolats. Depuis, le système d'échange a considérablement freiné leurs ardeurs mais certains ont encore toutes les audaces. J'ai du faire redescendre un père du tilleul qu'il escaladait et lui rappeler qu'il avait peut-être un peu plus des six ans autorisés pour participer.
Les six œufs factices rouges, ceux qui donnaient droit aux plus gros chocolats, firent durer le plaisir tant ils étaient bien dissimulés, puis tout ce petit monde est reparti. Les sourires, et les nombreux remerciements de parents  à ce moment ont montré combien ce rendez-vous doit être préservé.

Pour les élus adultes, c'était visiblement une découverte. Il étaient fort heureusement venus en nombre et j'ai eu le sentiment qu'ils y avaient pris autant de plaisir que les enfants. De quoi leur donner un satisfecit, en conseillant peut-être  à Jean-Pierre d'être un peu moins braque dans les reconduites vers la sortie.

Le fin du fin aurait été une apparition du nouveau maire mais je me dis qu'il a peut-être eu d'autres cloches à sonner ce jour là.  Nul doute qu'il viendra l'an prochain.

Moi aussi, j'y retournerai, mais uniquement pour le plaisir d'y suivre mes petits enfants.