Même les longs
intermèdes ont une fin et arrive le jour où il faut reprendre le chemin de l’école,
de l’atelier, du bureau ou du stéthoscope.
Vous êtes revenus ?
Moi aussi !
Et il n’y a pas grand’ chose de
changé. Nous avons tout simplement deux mois et demi de plus.
Nous sommes partis parce que nous
éprouvions un grand besoin de repos.
Nous sommes nous reposés ?
Je n’en suis pas certain, mais
nous sentons aujourd’hui un grand désir de travailler, le désir surtout de
reprendre nos habitudes de corps et d’esprit, notre
cadence qui fait que nous sommes moins las d’une besogne constante que de
distractions auxquelles nous ne sommes pas accoutumés.
Et voilà ! nous nous retrouvons comme nous retrouvons
tous ceux que nous avions quittés un assez long temps, avec un sentiment qui ressemble
à du plaisir.
Nous en avons assez des visages
inconnus et des relations de rencontre. Nous nous réjouissons à la seule vue d’un
ami à qui nous ne savions pas, avant cette séparation, que nous tenions autant.
Nous avons rompu le tain
ordinaire de notre existence au début de l’été, mais nous sommes bien heureux
de le reprendre au début de l’automne…..
Ne croyez pas que les vacances m’aient
rendu pessimiste et maussade. Au
contraire, c’est peut-être en n’attachant pas aux évènements plus d’importance
qu’il ne méritent que l’on se fait l’âme égale du philosophe.
S’il fallait s’en faire, par le
temps qui court, on deviendrait enragé.
Et maintenant, ayant tiré un
pichet de Vouvray, buvons-le à notre santé !
Remerciements posthumes à Robert Dieudonné et à la
revue « Ridendo »(n° 53 et 54 de juillet et septembre 1936)
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