lundi 3 mars 2014

Du banc de touche

C'est donc de là que je suivrai les deux mi-temps (23 et 30 mars 2014) du prochain match municipal qui déterminera le nom du nouveau champion Loudunais.
Dire que c'est délibéré serait mentir mais enfin, quand le mercato ne vous a pas permis d'intégrer un club ou de faire accepter votre propre équipe dans le championnat, il faut s'asseoir dans les tribunes ou devant sa télévision pour suivre la rencontre.
Ce n'est pas une solution satisfaisante et, au-delà de ma situation personnelle, elle en dit long sur l'état d'esprit qui prévaut un peu dans tous les camps.

On se souvient des tristes épisodes qui ont émaillé le mandat d' E. Benas, son attitude, ses désinvoltures coupables, son irrespect de la démocratie, son comportement indigne envers ses adjoints et surtout ses adjointes.
Le résultat avait été la scission en deux parts à peu près égales de l'assemblée municipale. 14 élus restant au contact (parfois contraints et forcés) de leur leader, 14 autres formant un groupe inattendu d'opposants se retrouvant d'accord sur un point essentiel: l'absolue nécessité de dénoncer ce dont ils étaient témoins et prendre date pour l'avenir.

L'idée était séduisante sauf qu'elle n'est restée à peu près qu'à l'état d'idée. Pour dénoncer, c'est souvent de la même place que sont venues les interpellations au point de me faire passer  pour le râleur de service (mais au moins, y avait-il quelqu'un pour tenir ce rôle). Pour l'offensif, le constructif, l'anticipation, nous en sommes restés au degré zéro. Trois ans de palabres, de discussions parfois assimilables à des conspirations, n'ont débouché sur aucun projet commun et concret, aucune initiative, aucune projection vers l'avenir.
Annonçant, en mai 2013, que j'envisageai constituer une liste autour de mon nom, je répondais  à l'invitation de nombreux soutiens mais pensais également provoquer ainsi une réaction, un électro-choc au sein de notre groupe d'opposants. La liste établie en la circonstance reflétait cette situation. Elle recensait des compétences, des convictions, des engagements associatifs ou professionnels et permettait d'envisager, derrière mon nom ou un autre, la constitution d'une équipe vraiment cohérente.

Que nenni! C'était du domaine du rêve. C'était oublier combien les ego profondément ancrés, plus que des freins de stationnement, sont de véritables butoirs, des blocs de béton coulés aux pieds de l'imagination. La discussion elle-même n'avançait plus, la source des échanges semblait tarie. Je cherche en vain, dans les comptes-rendus du conseil municipal, la trace de ces beaux élans de l'ombre. Je me souviens de ces mots qui m’étaient glissés furtivement dans le creux de l'oreille: "Tu as eu raison de lui dire ceci,tu as bien fait de lui reprocher cela; es-tu au courant de ce qui s'est passé à telle occasion? Tu devrais en profiter pour le contester avec ça.....etc..etc."
Bref, bien des suggestions pour faire ou dire à leur place mais jamais une proposition pour, ensemble, apparaître comme un "shadow cabinet" se préparant à l'alternance. Exception faite d'une plaisanterie avec un conseil boudé et annulé faute de quorum, rien. Je repense toujours à cette lettre ouverte et collective, dont je n'avais pourtant pas eu l’initiative et qui ne reçu que la signature de Claude Salmon et la mienne. Une fois rédigée, que d'atermoiements! "Il faudrait qu'Elisabeth signe pour que j'en fasse autant"."Moi, je ne vais pas signer si Joel ne le fait pas, c'est notre tête de liste","Moi ceci, moi cela....", et nous en  sommes arrivés à fin 2013.

Les commissions municipales déjà bien peu fréquentées sont devenues désertiques, chacun se languissant en attendant la fin.
Plus de réunions secrètes, plus de conspiration mais les annonces successives de Pierre Lantier et de Joël Dazas annonçant leur entrée en campagne, précisant l'un et l'autre qu'il n'était pas question de composer avec moi.
Que faire de la liste ébauchée?
A coup sûr, partir à trois opposants au sortant revenait à nous rendre inaudibles, non crédibles et ne servirait qu'à faciliter la tâche de celui que l'on disait combattre. Je suis allé de l'un à l'autre (n'ayant pas eu l'honneur de leur démarche) pour comprendre que d'un côté un groupe affirmé sans étiquette excluait les sensibilités de gauche et que de l'autre être suppléant d'une députée écolo conférait de facto le leadership de la gauche Loudunaise.
Compliqué!
Je ne veux surtout pas être celui qui torpillerait les chances d'un changement indispensable et tout à fait à portée. Jusqu'à ces dernières 48 heures des sollicitations me sont parvenues pour entrer dans un moule qui ne me convient toujours pas. Le raisonnable est donc de laisser faire ceux qui pensent être dans le vrai mais aussi de les mettre en garde:"Vous avez pris vos responsabilités dans une démarche que nous avons tous voulu: offrir à notre ville une autre image que celle trop dégradée qui s'est instaurée depuis 2008. Derrière chacun de vous se trouvent -  en partie du moins  -  des personnes de qualité, compétentes et déterminées. J'y retrouve des sympathies et des amitiés. Rompez avec le passé et osez l'originalité en leur permettant de travailler ensemble, c'est ce que nous attendons tous".

Rendez-vous au soir du 23 mars.












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